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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 4
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Bonnaffé, Edmond: Les fai͏̈ences de Saint-Porchaire
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0300

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LES FAÏENCES DE SAINT-PORCHÀIRE.

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chaque interstice renferme un G; elle repose sur une base moulurée,
à tètes d’anges et à coquilles. Terre crémeuse, très légère et très
compacte; parti pris général d’incrustations géométriques d’un brun
foncé: glacis mince et transparent, auquel le temps a donné des
reflets métalliques ; çà et là, quelques touches discrètes d’émail coloré.
Comme toutes les pièces analogues, l’aiguière est traitée avec une
liberté pleine de grâce : le même artiste, qui modèle les mascarons
d’une perfection achevée, dédaigne de dissimuler les raccords des
ornements estampés dans la pâte. C’est un petit chef-d’œuvre, avec
l’indépendance et la fantaisie primesautière d’une maquette, le grand
style d’un monument achevé, et les raffinements de la pièce d’orfè-
vrerie la plus délicate.

Nous avons expliqué jadis le sens infiniment probable de la lettre
G; elle ne saurait être l’initiale de Gouffier, comme le pensait Ben-
iamin Fillon, pour bien des raisons, notamment parce que l’initiale
unique, au xvie siècle, est toujours 1 initiale du prénom; du moins
nous ne connaissons pas d’exception à cette règle. Le G doit être,
selon nous, 1 initiale de Gilles de Laval-Montmorency (1528-1550),
fils et successeur de Pierre, qui fut le premier protecteur de Saint-
Porchaire.

La collection Spitzer comptait sept pièces de Saint-Porchaire, qui
ont été vendues le 16 juin 1893. Le biberon, morceau excellent de la
première période, portant la marque du pélican des Marnef1, a été
payé 32,000 francs par M. Dutuit. La coupe (Delange, XLII), que
M. Spitzer avait emportée de haute lutte à la vente Hamilton, est
échue pour 30,500 francs à M. Lowengard, qui l’a cédée depuis à
M. George Salting. Parmi les salières, le n° 662, provenant de l’an-
cienne collection Addington (Delange, XV), a été payé 20,000 francs
par M. Duseigneur, et le n° 666 (Delange, XVII), une merveille d’élé-
gance et de finesse, 11,000 francs par M. Alfred André. Les autres
salières ont été adjugées au Musée de Bruxelles, à Mme Edouard André
et à M. Goldsmith, à des prix variant de 9,100 à 10,200 francs.

Quatre autres pièces de Saint-Porchaire ont repassé la Manche et
sont rentrées en France : le biberon de l’ancienne collection de
Pourtalès (Delange, XXXII), acheté par M. Lowengard à la vente d’un
amateur écossais, M. John Malcolm de Poltalloch, et qui appartient
aujourd’hui à Mme la comtesse René de Béarn; — l’aiguière de la col-
lection Martin Smith (Delange, LI), curieux spécimen de la dernière

1. Voir la note 1, page 283.
 
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