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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 4
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Homolle, Théophile: Découvertes de Delphes, 3, Les Apollons d'Argos, les trésors de Sicyone et de Siphnos, l'école argivo-sicyonienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0348

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

reliefs de Chrysapha1 qu’il sera fourni. Si sec en est le contour qu’on
dirait d’une plaque découpée qui aurait été rapportée et fixée sur un
fond. Veut-on des exemples, dans un bas-relief, de ces corps gros et
courts, aux membres solides et fortement musclés, surmontés d’une
tête trop forte, c’est dans les stèles du Musée de Sparte, dans le
Banquet funèbre de Tégée qu’il les faudra chercher2. La frise enfin,
qui offre, au lieu des minces silhouettes du bas-relief oriental ou
attique, les fortes saillies de corps à moitié détachés, est conçue dans
un esprit dont s’inspirait encore, au ve siècle, la frise de Phigalie.
Ainsi, toujours nous serons ramenés vers le Péloponèse.

Dans le Péloponèse, quand il s’agit d’une école d’art, Argos et
Sicyone se présentent d’abord à l’esprit ; nous voyons en outre que
les sculpteurs argiens avaient beaucoup travaillé pour Delphes; au
vie siècle, leurs œuvres y tiennent la première et la plus grande place.
Mais les considérations de style ont toujours quelque chose de
subjectif ; une signature d’artiste, une forme de lettre caractéristique
sont au contraire un document indiscutable et une preuve matérielle.

Une au moins des quatre compositions delà frise, laGigantomachie,
est signée : l’inscription est gravée en traits profonds sur le bouclier
d’un des géants qui font tête à Apollon et à Dionysos. Les caractères en
ont une forme si bizarre — l’omicron est fait comme un thêta et
l’iota comme un zêta, sans compter encore d’autres surprises —
qu’elle parut d’abord illisible et simplement décorative, comme les
assemblages hétéroclites de lettres qui se rencontrent parfois sur les
vases. Sans les mots ig-inoUi qui se laissaient déchiffrer, on en serait
resté convaincu, et c’eût été grand dommage, car dans les cinq lettres
KaXio se trouve précisément le caractère révélateur, l’indice géogra-
phique, le lambda argien.

Les observations présentées plus haut sur l’unité de l’œuvre nous
permettent d’étendre à l’ensemble cette conclusion : la frise de
Siphnos est de travail argien. Inutile d’en signaler l’importance :
nous conduisons ainsi jusqu’à la fin du vie siècle l’histoire de cette
école, dont les Apollons et les métopes du Trésor de Sicyone nous
avaient révélé l’activité au début du même siècle. Nous n’en savions
jusqu’ici rien que par des textes aussi rares que vagues; nous n’avions
pour la constituer que des monuments de provenance incertaine et

1. Collignon, Hi.st. de la sculpt. gr., p. 233, fig. 111; Athen. Mittli., 1877,
pl. XX-XXV, même passage des contours anguleux aux arrondis.

2. Collignon, ouur. cité, p. 233 et 237.
 
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