Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

DOI issue:
Nr. 5
DOI article:
Yriarte, Charles: Isabelle d'Este et les artistes de son temps, [3], Le studiolo de la Grotta
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0410

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
390

GAZETTE DES BEAUX ARTS.

haras du palais du Té, qu’il fera construire par Jules Romain sur le
nouveau plateau de la Pusterla. On a eu le soin de montrer aussi aux
envoyés de Venise les nains de la cour, tout couverts d’or; et, après
le dîner, ils ont entendu le fameux Marclietto, le chanteur de la
musique privée du prince, qu'accompagnaient des joueurs de flûte1.

LE P A VIMENTO DE LA GROTTA

Quelques écrivains mantouans, de ceux qui ont vu la corte vecchici
dans son plus grand état d’abandon sous la domination autrichienne,
alors qu’on la défigurait en taillant un logement dans le cortile,
se rappellent qu’on substitua un vil carrelage au pavimento
de faïence contemporain d’Isabelle. Les carreaux de ce pavement
ont été dispersés, mais les amateurs en ont sauvé quelques-uns,
aujourd’hui classés dans les collections. Le South-Kensington Muséum
et le Gewerbe-Museum de Berlin en possèdent, et dans la collection
Edouard André on en conserve douze qui présentent un intérêt his-
torique en ce qu’ils représentent des imprese et devises de la maison
Gonzague. Nous pouvons les reproduire ici, grâce à la bienveillance
de Mme E. André, chez qui ces spécimens ont pris place au milieu
de beaux ouvrages d’art contemporains, provenant de la même région.

Au centre du panneau sont les armes de la famille Gonzague,
telles que nous les voyons peintes à la retombée des voûtes de
la salle du soleil au eastello vecchio, et sur les pièces du fameux
service d’Isabelle. (Collections Spitzer, Morosini Gattenburg, de
Venise, et des Barons Alphonse et Adolphe de Rothschild de Paris.)
L’arme primitive consistait entrois bandes de sable sur champ d’or;
Louis de Bavière, en 1339, concéda VAigle à la famille en investissant
les Gonzague du vicariat impérial, et l’écusson en fut écartelé
jusqu’au jour où, en 1433, l'empereur Sigismond ayant donné à
son tour les quatre aigles noires aux quatre coins de la croix,
l’aigle de Louis de Bavière fut remplacée sur l’écu par le lion d'or sur
champ degueules, donné par l’empereur Wenceslas (2 décembre 1494).

Les imprese ou devises qui gravitent autour des armes sont en trop
grand nombre pour qu’on les cite toutes; nous en notons plus de trente
dans nos croquis pris au eastello vecchio, au palais de la Pusterla, à

1. Sumavio de Letere diser Contarini, à Alvise di Londra. — Data in burchio,
andando a Mantoa, 2 novembre 1515. —Letere di ser Piero Soranzo, 6 novembre
1515. Page 278, vol. XXI et XXII. — Diarii di Sanulo, 1515-1316.
 
Annotationen