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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 5
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Merson, Luc-Olivier: Charles le Brun à Vaux-le-Vicomte et à la Manufacture royale des meubles de la Couronne, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0421

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

haute et basse lisse. Louis XIV, Colbert— et Le Brun — avaient des
vues plus étendues. On y groupa en même temps, on y logea eux et
leurs familles, et on gratifia de privilèges des peintres en tous les
genres, peintres d’histoire et de batailles, de paysages et de fleurs,
d’ornements et d’architecture, d’animaux, même de miniatures,
chacun devant s’employer aux modèles suivant sa spécialité; et des
dessinateurs, des orfèvres, des brodeurs, des graveurs, des ciseleurs,
des fondeurs, des lapidaires, des modeleurs, des statuaires, des
sculpteurs sur bois et sur métaux, des ébénistes, des marqueteurs « en
bois et marbres de rapport », des mosaïstes, grossirent aussitôt la
colonie, rien, désormais, ne devant se faire pour l’ornement des
résidences du roi ailleurs que dans l’établissement dénommé « Manu-
facture royale des meubles de la couronne », sous le contrôle sans
appel et sous la responsabilité de son directeur. Puis, une sage préoc-
cupation de l’avenir assura le recrutement d’un personnel aussi
nombreux que varié : soixante enfants seront placés « dans le sémi-
naire du directeur, auquel sera donné un maître peintre sous lui, qui
aura soin de leur éducation et instruction pour estre ensuite distri-
buéz par le directeur, et par luy mis en apprentissage chez les maistres
des arts et métiers selon qu’il les jugera propres et capables 1 ».

Des lettres royales, du 8 mars 1663, avaient appelé Le Brun à
conduire les travaux et le personnel des Gobelins, comme directeur
sous la haute administration de Colbert; un édit de 1667 le confirma
à la tète de l’établissement et de ses dépendances, étant « une personne
capable et intelligente dans l’art de la peinture pour faire les dessins
de la tapissserie, sculpture et autres ouvrages, les faire exécuter
correctement, et avoir la direction et inspection générale sur tous les
ouvriers qui seront employéz dans les manufactures ».

Un rapide aperçu des ouvrages de toutes sortes, sur lesquels
Le Brun exerça sa surveillance, tous exécutés, qu’on ne l’oublie pas,
sur ses plans, devis et dessins, ne paraîtra pas, je suppose, tout à fait
superflu.

Délaissée sous Henri IV, après avoir repris quelque faveur sous
Richelieu, l’orfèvrerie connut ses plus beaux jours aux temps pros-
pères du règne de Louis XIV. Je m’explique. Si l’on compare les
œuvres de cette période à celles de l’époque précédente, de la Renais-
sance, il est difficile, assurément, de ne pas reconnaître un déclin
sensible du goût. Le travail de l’outil reste d’une perfection accom-

1. Premiers statuts des Gobelins.
 
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