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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Lefort, Paul: L' Académie de San Fernando, [1]: les musées de Madrid
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0506

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

tant un enfant. Un catalogue datant de 1829. nous explique que c’est
là le portrait de Margarita Ventura, napolitaine, âgée de cin-
quante ans, et que l’homme qui se voit derrière elle est son légitime
époux, Félix de Amici. Quelque vice-roi de Naples, jaloux de se
former, à l’exemple de Philippe IV, une galerie de nains et de per-
sonnages difformes, aura sans doute demandé à l’artiste cet étrange
portrait, qui, par sa facture, rappelle le Jeune Mendiant de la salle
Lacaze, exécuté vraisemblablement pour la même cause et la même
destination.

Vicente Carducho (1573-1638), l’auteur des Dialogos de laPintura,
qui eut une large part dans l'essor que prit presque tout d’un coup la
peinture espagnole au xvue siècle, est représenté à l’Académie par
une toile importante : la Prédication de saint Jean-Baptiste. Debout
sur un tertre, à l’ombre d’un arbre, le Baptiste est environné d’une
foule de peuple : enfants et hommes faits, mendiants et riches,
femmes et vieillards se pressent pour l’entendre. Il y a des têtes
superbes d’expression et de caractère parmi ces personnages qu’agite
et passionne la parole du prophète. L’artiste a rendu vivants ces
groupes, placés à des plans divers dans un vaste paysage où coule
une rivière, le Jourdain sans doute, et au fond duquel on aperçoit
les murailles d’une grande ville, peut-être Jérusalem. La coloration,
quoique variée par la différence des costumes, reste néanmoins
sobre et d’une belle et solide tenue. Exécutée en 1610 pour le couvent
de San-Francisco-el-Grande, cette magistrale composition en fut
enlevée lors de la prise de Madrid par Murat et elle a eu un moment
les honneurs du Louvre.

L’authenticité des deux portraits de Philippe IV et de sa seconde
femme, Marianne d’Autriche, peints à mi-corps, que le catalogue
de 1829 donnait à Velâzquez, ne semble rien moins qu’indiscutable;
ce sont là, croyons-nous, deux répliques, et non des meilleures,
exécutées dans l’atelier du maitre par quelqu’un de ses élèves.

Tout autre est la valeur du portrait de Marianne d’Autriche,
peinte en pied, en son costume de veuve, par Carreno de Miranda,
celui des collaborateurs et des élèves du maitre qui l’a parfois le plus
approché en s’efforçant de s’approprier son naturel, sa simplicité, et
aussi, dans l’exécution, quelque chose de la sobriété de sa palette.
Nous avons rencontré au Musée du Prado un autre exemplaire de ce
même portrait, mais différant de celui de l’Académie par quelques
variantes, notamment par la pose du bras gauche et quelques légères
modifications dans les fonds. Tous deux sont donc des originaux au
 
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