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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Jouin, Henry: Jacques Saly: sculpteur du roi de Danemark
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0524

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

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verrons plus loin que la statue de Louis XV, érigée à Valen-
ciennes, fut pour son auteur la source de calomnies prolongées
qui troublèrent le sculpteur pendant que les princes danois le com-
blaient d’honneurs. Mais l'artiste, sûr de son droit, adressait au
prévôt de Valenciennes un mémoire plein de fierté, d'une logique
irréfutable, dans lequel il donne la mesure du calme et de l’éléva-
tion de son esprit. Nous serions presque tenté de savoir gré aux
Valenciennois du dernier siècle de leur injustice envers un com-
patriote tel que Saly : la lutte qu'il dut soutenir, le langage cour-
tois et serré dont il usa pour se défendre achèvent de le peindre
et le font aimable.

I

Né de parents pauvres, Jacques Saly dut choisir un métier
aussitôt que ses mains d’enfant furent assez fortes pour tenir l’outil.
La sculpture eut ses préférences et nous lisons sur le registre de la
corporation des peintres et sculpteurs de Valenciennes pour l’exer-
cice compris entre la fête de saint Luc de 1726 et celle de 1727, la
mention suivante : « De Joseph Sallis, apprenti de sculpteur en
dessous d’Antoine Gillis, reçu 6 livres. »

C’est à M. Paul Foucart, de Valenciennes, L’historien patient et
bien informé de Watteau, de Lottman et de Jean-Baptiste Pater, que
nous sommes redevable de ce renseignement. Le même écrivain s’est
plus d’une fois expliqué sur un contemporain de Gillis, Valen-
ciennois comme lui, le sculpteur Antoine Pater. Cet artiste provin-
cial, père du peintre, fut le second maître de Saly. Esprit actif,
remuant, enclin à la ruse, au demeurant praticien de mérite, tel
nous apparaît Pater. Lejeune Saly avait moins de dix ans lorsqu’il
prit des leçons de Gillis ; il ne devait pas être beaucoup plus âgé
quand il alla demander à Pater de le recevoir pour élève. Nous
avons lieu de penser que le maître fut promptement satisfait des
progrès de l’adolescent. Est-ce Pater qui par son influence person-
nelle réussit à envoyer le jeune Saly à l'Ecole académique de Paris?
Le fait n'est pas probable. Pater, artisan de valeur, avait peu de
crédit en dehors du cercle étroit où s’exercait son activité. Les
parents de Saly étaient sans ressources. Le séjour de Paris pour un
sculpteur de quinze ou seize ans exigeait que des protecteurs géné-
reux prissent intérêt à son avenir. Nous supposons que Saly dut
 
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