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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Jouin, Henry: Jacques Saly: sculpteur du roi de Danemark
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0525

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JACQUES SALY, SCULPTEUR DU ROI DE DANEMARK. 499

trouver assistance dans la famille du fermier général La Live de
Bellegarde, dont la femme était originaire de Valenciennes. On verra
plus loin quels motifs nous inclinent à penser ainsi.

On veut que Saly, à son arrivée à Paris, ait été l’élève de Coustou.
Je ne sais dans quelle mesure Guillaume Coustou, recteur de
l’Académie royale depuis 1733 et déjà sexagénaire, eut la liberté
de former le jeune Valenciennois. Celui-ci se fit admettre à l’Ecole
académique vers 1735. On connaît le fonctionnement de l’institution.
Les académiciens élus professeurs exerçaient l’enseignement à tour
de rôle et pendant un mois de chaque année. Ils étaient douze.
Auquel d’entre eux s’attacha Saly ? Guillaume Coustou avait-il encore
un atelier spécial? Conserva-t-il des élèves après son élévation au
grade de recteur? Quoi qu’il en soit, Saly remporta le 31 août 1737
le second grand prix de sculpture avec le bas-relief Samson offrant sa
vie au Seigneur et faisant périr avec lui les principaux des Philistins.
L’année suivante, le 6 septembre, notre artiste obtenait le premier
grand prix avec un nouveau bas-relief : Le jeune David présenté à
Samuel. Saly n’était âgé que de vingt et un ans.

L’ancien élève d’Antoine Pater aimait à revenir chaque année
dans sa ville natale, et ses concitoyens, fiers de ses succès, lui firent
fête à diverses reprises, notamment en 1737 et en 1740. Nous
avons sous les yeux une lettre importante du sculpteur, datée de
Copenhague le 1er mai 1766, dans laquelle il se plait à rappeler les
attentions dont il fut l’objet de la part du magistrat de la ville. Cette
lettre est adressée aux prévôt, jurés et échevins de Valenciennes.
Elle est motivée par des difficultés qui survinrent plus tard. Mais
n’anticipons pas sur les événements et détachons de cette pièce les
lignes du début dans lesquelles Saly prend soin de marquer sa grati-
tude pour les preuves d’estime qu’il a reçues.

La distance des lieux et des tems, ni les faveurs dont je suis comblé par la
Cour de Dannemarc ne sçauroient affoiblir les sentimens d’amour que je dois à ma
patrie, ni la reconnoissance dont les bontés m’ont pénétré; et l’intérêt que vous
vous êtes empressés, Messieurs, de prendre dès ma jeunesse à ce qui me regar-
doit, m’est toujours présent à l’esprit. Je n’ai point oublié, Messieurs, que le
23 octobre 1737 vous daignâtes, dans la vue de soutenir l’émulation parmi vos
concitoyens, m’envoyer les vins d’honneur de la ville, à l’occasion des petits prix
que j’avois remportés à l’Académie royale de Paris, ni que le Ier avril 1740, après
que j'eus remporté le premier prix de la même Académie, et qu’on m’eut nommé
pensionnaire du Roi à l’Académie de France à Rome, vous voulûtes bien donner
une nouvelle preuve de votre amour pour les beaux-arts, en m’envoyant derechef
les vins d’honneur, et en m’en donnant un certificat que je conserve encore.
 
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