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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 13.1895

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Nr. 6
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Jouin, Henry: Jacques Saly: sculpteur du roi de Danemark
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https://doi.org/10.11588/diglit.24666#0537

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JACQUES SALY, SCULPTEUR DU ROI DE DANEMARK. SM

plein de grâce et de distinction. Tritons, dauphins, divinités
marines, mascarons, guirlandes se trouvent agencés avec art autour
de vases élancés ou élargis au gré d’une imagination toujours heu-
reuse, en mesure de rajeunir sans effort un thème imposé dont
les détails font illusion sur l’emploi des mêmes images, tant l’artiste
apporte d’habileté dans ses agencements. « Un tel ouvrage, a écrit
très justement Caylus, est certainement un badinage pour un grand
sculpteur; cependant cette bagatelle indique non seulement un génie
facile, et nourri par les bons exemples et rempli des bonnes formes;
mais encore une liberté de dessin que la sculpture ne semble que
trop refuser à ceux qui la pratiquent. »

Ce talent, cette inclination de Saly qui le portent à fixer sa
pensée à l’aide du crayon, seront éminemment utiles au futur direc-
teur de l’Académie de Copenhague. Ses dessins exécutés en Dane-
mark sont sans nombre, et reproduisent les sujets les plus variés.
Ce sont des tètes d’étude, des académies, des animaux. Un renne fut
l’objet de douze dessins, passés à la vente de l’artiste et dans lesquels
il est permis de voir des modèles offerts à l'étude des élèves de
l’Ecole académique. Saly, préparé par ses travaux passés à tous les
ouvrages qu’un chef d’Etat est en droit d’attendre de son surinten-
dant des Beaux-Arts ou de l’artiste officiel vers lequel tout converge,
exécuta des projets de médailles à la gloire de Frédéric Y. Il modela
le buste de ce monarque, ainsi que ceux de Struensée et du comte
de Moltke. Mais l’œuvre capitale de Saly, c’est, on le devine, la
statue équestre de Frédéric. Il y avait quatorze ans que l’artiste
habitait Copenhague lorsqu’il eut la satisfaction de voir inaugurer
le monument pour lequel le roi de Danemark l’avait « emprunté » au
roi de France; c’est son expression. Le fondeur, retenu à Paris,
déjoua pendant plus d’une année les projets du statuaire. Frédéric Y,
à cheval, vêtu à la romaine ainsi que les Louis XIY de Coysevox et
de Girardon, se présente à son peuple en pacificateur. L’œuvre est
d’un sculpteur. C’est un monument de haut style. La composition, le
modelé révèlent la science et le goût qui distinguèrent Saly à la fin
de sa carrière. La statue de Copenhague ne saurait être comparée à
celle de Yalenciennes. Le sculpteur s’est surveillé; il a vraiment
donné sa mesure dans ce bronze éloquent et contenu. Les études des-
sinées ou modelées relatives à ce monument étaient nombreuses chez
l’artiste le jour de son décès. Dès le lendemain de l’inauguration
en 1768, Saly avait fait un dessin du monument, et Preisler traduisit
ce document sur sa planche. Le statuaire publia sur son ouvrage,
 
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