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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 1
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Nolhac, Pierre de: Le Versailles de Mansart, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0014

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

décoration sculpturale, sont contemporaines l’une de l’autre ; elles
se sont élevées de 1669 à 1671, sous la direction de Le Vau. C’est
du château de Le Vau que va partir Jules Hardouin-Mansart, lors-
qu’on lui confie le soin et l’honneur d’une métamorphose nou-
velle.

Au moment même où les projets de Louis XIV sur sa résidence
favorite arrivent à leur maturité, il rencontre pour les réaliser
l’artiste le plus apte à en comprendre toute la grandeur. Né en 1646
à Paris, petit-neveu d'un architecte célèbre, François Mansart, élève
de ce maître et de Libéral Bruand, il a été présenté au Roi sur le
chantier de l’hôtel de Vendôme, que construisait ce dernier, et
employé à diverses reprises par Colbert dans le service des Bâti-
ments. Les ouvrages qu’il a eu à faire ne sont point sans analogie
avec ceux qui l’attendent. Il a été chargé d’agrandir le château neuf
de Saint-Germain, auquel Le Vau avait collaboré ; il a fait d’autres
preuves en des travaux que Louis XIV a eus à cœur, ceux du châ-
teau de Clagny, élevé à deux pas de Versailles pour Mme de Mon-
tespan. Il y a déjà pu montrer ses qualités de puissance et de
noblesse et son goût dans la magnificence, qui sont pour plaire par-
ticulièrement au créateur de Versailles. La faveur de Mme de Mon-
tespan, satisfaite de son architecte, et l’appui de Colbert, habile à
juger de la valeur des hommes, achèvent de le désigner au choix du
Roi. C’est alors que commence cette brillante carrière, qui élèvera
Mansart d’abord à la charge déjà très honorable de premier archi-
tecte, puis à la Surintendance des Bâtiments. Si l’on met à part
l’Hôtel royal des Invalides, la plus grande activité de Mansart
s’est exercée à Versailles^ et c’est là qu’il faut chercher et étudier
ses principaux ouvrages.

Saint-Simon nous dit, en des pages fameuses, les causes « qui
contribuèrent à tirer pour toujours la Cour hors de Paris et à la tenir
sans interruption à la campagne », et il nous apprend encore com-
ment Versailles supplanta Saint-Germain dans le goût du jeune roi.
Les fêtes et les parties de plaisir « y firent naître peu à peu ces bâti-
ments immenses qu’il y a faits, et leur commodité pour une nom-
breuse cour, si différente des logements de Saint-Germain, y
transporta tout à fait sa demeure, peu de temps avant la mort de
la Reine. Il y fit des logements infinis, qu’on lui faisait sa cour de
lui demander, au lieu qu’à Saint-Germain presque tout le monde
avait l'incommodité d’être à la ville, et le peu qui était logé au châ-
teau y était étrangement à l’étroit. Les fêtes fréquentes, les prome-
 
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