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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 3
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Marx, Roger: Les pointes sèches de M. Rodin
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0224

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LES POINTES SÈCHES DE M. RODIN

Au témoignage de l’histoire, les sculpteurs du xixe siècle se
sont peu adonnés à la gravure, et leurs rares créations n’ont guère
marqué dans les fastes de l’estampe. En doit-on concevoir quelque
surprise, alors que la limite ordinaire de leurs aptitudes et de leurs
moyens les condamne fatalement à se spécialiser? Chez la plupart,
la faculté de réalisation plastique s’est développée isolément, à l’ex-
clusion de toute autre ; elle semble incompatible, contradictoire
môme, avec le don de l’expression graphique, si l’on en juge d’après
le manque d’originalité coutumier de leurs dessins. Seul le génie
possède la prescience des lois communes aux arts et le secret d’y
exceller sans que les différences de métier arrivent à tenir en échec
l’accomplissement de la volonté. Tel fut le destin glorieux d'un
Barye, d’un Carpeaux, tout à la fois peintres, statuaires et graveurs ;
ainsi en va t-il aujourd’hui pour le plus illustre et le plus sûr conti-
nuateur de leur tradition.

Auguste Rodin est hanté, au même degré que ses deux devan-
ciers, par la passion du dessin ; à toutes les époques de sa carrière,
il s’est attardé à manier le crayon, la plume, le pinceau, et à fixer
par le trait, le contour, la tache, les postulations de ses rêves, les
 
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