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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0184

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CORRESPONDANCE DE RELGIOUE

a première année du xxe siècle, fort riche en promesses, n’a pas
été décidément très brillante. On avait espéré, dans la capitale,
voir la fin du déplorable statu quo en ce qui concerne l’expro-
priation du quartier de la Montagne de la Cour, destinée à
devenir le Mont des Arts. La Montagne de la Cour, c’est la voie
de communication, près de la Place Royale, où s’achève la longue montée qui,
de part en part, de l’est à l'ouest, traverse Bruxelles. La Place Royale, le
Coudenberg (Mont froid) où, jusqu’au milieu du xvme siècle environ, s’éleva le
palais impérial, constitue en fait le sommet d’une des sept collines dont quel-
ques auteurs anciens prirent texte pour comparer Bruxelles et Rome. Le nom de
Montagne de la Cour était donc absolument approprié jadis; celui de Mont des
Arts le sera le jour — on nous le promet prochain — où le Musée de peinture,
prolongé au sud, dominera les perspectives lointaines qui doivent s’ouvrir après
la démolition de plusieurs des immeubles longeant la rue actuelle. Les plans,
dus à l’architecte Maquet, comportent une vaste annexe, en style classique,
doublant presque la superficie de ce qui fut longtemps le Musée ancien et sert
exclusivement aujourd’hui au Musée moderne. Les artistes verraient avec plaisir
une partie, sinon la totalité, des nouvelles constructions leur revenir. On avait
érigé à leur intention le Palais des Beaux-arts, mais il est devenu Je musée de
peinture ancienne, et, du même coup, les expositions ont été bannies de l’édifice
où avaient été prévus tous leurs besoins. Nous sommes ainsi, depuis plusieurs
années, revenus au provisoire si bien apprécié dans le «Propos du jour» de la
Chronique des Arts du 23 novembre. En matière d’expositions temporaires, le
provisoire n’est pas sans présenter ses avantages, dont le principal est de per-
mettre des dispositions ingénieuses et d’ajouter l’incontestable attrait de l’im-
prévu à l’apparition d’œuvres encore ignorées. En revanche, on s’explique assez
que les artistes, ayant eu la joie de posséder un local grandiosement conçu,
offrant de spacieux salons bien éclairés, aient été marris d’en être dépossédés. Ce
n’était pas la peine, vraiment, de se mettre en dépense pour ne leur donner
qu’une brève illusion.

Le transfert du Musée ancien et du Musée moderne (on peut le lire dans la
jolie préface de M. Fétis au catalogue du Musée moderne! fut aussi dicté par le
souci de soustraire les trésors d’art aux dangers résultant de la proximité des
habitations adossées aux flancs des locaux dits de VAncienne Cour. Pendant
quelque temps, c’est dans ces derniers locaux que se firent les expositions
 
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