LE POLYPTYQUE DE HANS MEMLING
A LA CATHÉDRALE DE LUBECK
lisant l’article si coloré sur Lubeck
que M. J.-Karl Huysmans a publié
dans un récent recueil ', je n’ai pas
été peu surpris de ne trouver dans sa
description de la cathédrale aucune
mention de la plus belle œuvre d’art
qu’elle contienne, c’est-à-dire le polyp-
tyque de Hans Memlinc représentant
La Passion. L’omission m’a d’autant
plus étonné de la part d’un écrivain
que ses origines néerlandaises et ses
goûts personnels devaient disposer à apprécier pleinement l’œuvre
d’un Primitif flamand, que, dans le même volume, il étudie avec
une admiration sincère et décrit avec une minutie extrême le
triptyque de Quinten Massys au musée d’Anvers. Il faut donc que
M. Huysmans, lorsqu’il a visité Lubeck, n’ait pas connu l’existence
du tableau de Memlinc, puisqu'il le passe sous silence. Cela peut
s’expliquer à la rigueur, car, à l’extérieur, rien ne révèle, dans la
chapelle dont il orne l’autel, la présence d'une semblable merveille,
et, si l’on n’est prévenu, on peut négliger de la faire ouvrir par
le sacristain. Pour réparer cet oubli artistique, je vais essayer de
1. De Tput. Paris, Stock, 1901. 1 vol. in-18.
A LA CATHÉDRALE DE LUBECK
lisant l’article si coloré sur Lubeck
que M. J.-Karl Huysmans a publié
dans un récent recueil ', je n’ai pas
été peu surpris de ne trouver dans sa
description de la cathédrale aucune
mention de la plus belle œuvre d’art
qu’elle contienne, c’est-à-dire le polyp-
tyque de Hans Memlinc représentant
La Passion. L’omission m’a d’autant
plus étonné de la part d’un écrivain
que ses origines néerlandaises et ses
goûts personnels devaient disposer à apprécier pleinement l’œuvre
d’un Primitif flamand, que, dans le même volume, il étudie avec
une admiration sincère et décrit avec une minutie extrême le
triptyque de Quinten Massys au musée d’Anvers. Il faut donc que
M. Huysmans, lorsqu’il a visité Lubeck, n’ait pas connu l’existence
du tableau de Memlinc, puisqu'il le passe sous silence. Cela peut
s’expliquer à la rigueur, car, à l’extérieur, rien ne révèle, dans la
chapelle dont il orne l’autel, la présence d'une semblable merveille,
et, si l’on n’est prévenu, on peut négliger de la faire ouvrir par
le sacristain. Pour réparer cet oubli artistique, je vais essayer de
1. De Tput. Paris, Stock, 1901. 1 vol. in-18.