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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 5
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Saunier, Charles: La collection Lutz
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0458

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LA COLLECTION LUTZ

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Le nom de M. Lutz appelle un
souvenir de gratitude de la part des
amoureux d’art. Il fut, en effet,
parmi les collectionneurs, un de
ceux qui ouvrirent le plus libéra-
lement leur cabinet aux organisa-

teurs des expositions rétrospectives
de 1889 et de 1900. Il avait à cela
d’autant plus de mérite qu'il n’ap-
partenait pas à la catégorie des gens
qui collectionnent par gloriole ou
par spéculation. Il aimait l’art et s’y
connaissait ; il avait des préférences,
et elles étaient excellentes. Ses goûts
ne le poussèrent pas vers les outran-
ciers de la dernière heure, mais bien vers les bons artistes qui,
durant le xixe siècle, interprétèrent avec force leurs sensations
devant la nature et les hommes. Rousseau, Daubigny, Diaz, Millet,
Corot, tinrent une place importante dans sa galerie.

On trouve de Corot une œuvre capitale, Le Lac de Garde, qui
figura avec tant de succès à la partie centennale de l’Exposition de
1889. C'est, avec un Delacroix et un Géricault, les trois plus grandes
toiles de la présente collection : M. Lutz se contentait d’un appar-
tement moyen et savait que la peinture ne se mesure pas à l’aune.
Il y a, par exemple, de Diaz, une Mare avec an vieux chêne. Le pan-
neau n’a que quelques centimètres, mais, vu à travers l’héliogravure
du catalogue, il paraît d’une telle ampleur, qu’il semble devoir tenir
une paroi entière. Même grandissement optique pour L’Étang, de
Daubigny et l’admirable pastel de Millet, intitulé Paysage d’Au-
vergne. Français a peint des chefs-d’œuvre, mais pas toujours. Trop
souvent il sacrifia l’atmosphère à la composition. La toile que pos-
— 3' PÉRIODE.

XXVII.

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