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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Il nous faut bien le constater, le voisinage du grand portrait de
Marie-Antoinette au Salon de 1787, son éclatant coloris et l’empres-
sement de la foule, ne furent pas sans nuire à ceux que Mmc Guiard
exposait. Un critique le dit expressément et remarque « qu'ils
auraient eu plus d'effet si le tableau de la reine placé auprès ne les
avait point affaiblis par un ton de couleur que la nature du sujet
rendait plus éclatant. »
Une mention est duc à la réplique, en buste seulement, qui
appartient à M. Luis de Errazu. C'est une agréable toile, iden-
tique d’ailleurs à celles que nous venons de décrire : môme coiffure
ornée de plumes, mêmes cheveux blond cendré, même collerette de
dentelles. Le portrait n’est pas signé, et M"'° Guiard, nous l’avons
maintes fois constaté, aimait à signer ses ouvrages. Il est possible
qu’il soit d’elle, mais enfin, si l’on venait nous apporter la preuve
qu’il a été exécuté sous ses yeux par sa meilleure élève, Mllc Capet,
nous n’en serions pas autrement surpris.
Veut-on maintenant se faire une idée de s prix payés à Mmc Guiard
pour ses portraits ? Voici une note recueillie aux Archives dans les
Dépenses extraordinaires de la Maison de Madame Elisabeth pour
1787 :
« A la dame Guiard, peintre, pour différents tableaux ordonnés
par Madame Elisabeth, suivant son mémoire détaillé montant à la
somme de 9.010 livres. »
Etant donné que l’on connaît plusieurs portraits de la princesse,
on peut supposer que les plus grands furent payés de 3 à 4.000 livres.
Si l'on veut bien nous permettre maintenant de mentionner le prix
de 100.000 francs, récemment payé pour celui du Salon de 1787,
on conviendra que la réputation de l’artiste comme peintre de por-
traits est établie auprès des amateurs et ne laisse plus rien à désirer.
C’était alors Lavis de beaucoup, et spécialement de Mesdames de
France.
BARON ROGER PORTALIS
(La suite prochainement.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Il nous faut bien le constater, le voisinage du grand portrait de
Marie-Antoinette au Salon de 1787, son éclatant coloris et l’empres-
sement de la foule, ne furent pas sans nuire à ceux que Mmc Guiard
exposait. Un critique le dit expressément et remarque « qu'ils
auraient eu plus d'effet si le tableau de la reine placé auprès ne les
avait point affaiblis par un ton de couleur que la nature du sujet
rendait plus éclatant. »
Une mention est duc à la réplique, en buste seulement, qui
appartient à M. Luis de Errazu. C'est une agréable toile, iden-
tique d’ailleurs à celles que nous venons de décrire : môme coiffure
ornée de plumes, mêmes cheveux blond cendré, même collerette de
dentelles. Le portrait n’est pas signé, et M"'° Guiard, nous l’avons
maintes fois constaté, aimait à signer ses ouvrages. Il est possible
qu’il soit d’elle, mais enfin, si l’on venait nous apporter la preuve
qu’il a été exécuté sous ses yeux par sa meilleure élève, Mllc Capet,
nous n’en serions pas autrement surpris.
Veut-on maintenant se faire une idée de s prix payés à Mmc Guiard
pour ses portraits ? Voici une note recueillie aux Archives dans les
Dépenses extraordinaires de la Maison de Madame Elisabeth pour
1787 :
« A la dame Guiard, peintre, pour différents tableaux ordonnés
par Madame Elisabeth, suivant son mémoire détaillé montant à la
somme de 9.010 livres. »
Etant donné que l’on connaît plusieurs portraits de la princesse,
on peut supposer que les plus grands furent payés de 3 à 4.000 livres.
Si l'on veut bien nous permettre maintenant de mentionner le prix
de 100.000 francs, récemment payé pour celui du Salon de 1787,
on conviendra que la réputation de l’artiste comme peintre de por-
traits est établie auprès des amateurs et ne laisse plus rien à désirer.
C’était alors Lavis de beaucoup, et spécialement de Mesdames de
France.
BARON ROGER PORTALIS
(La suite prochainement.)