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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 2
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0186

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CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

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d’une partie notable de l’ancienne collection De Non et se vantait de posséder une
figurine de deuillant détachée de l’un des tombeaux de Dijon. Numismate, il
possédait un médaiilier remarquable, où figure un bronze, jusqu'à ce jour unique,
attribué, avec raison sans doute, à Quinten Massys, et représentant la sœur du
peintre, auteur présumé de divers médaillons, comme l'on sait.

La collection Mayer van den Bergh ne sera pas dispersée. Accomplissant le
vœu du fils si cruellement ravi à son affection, la mère du défunt fait actuel-
lement construire, à côté de son hôtel de la rue de l’Hôpital, une galerie où figu-
rera l’ensemble des richesses que le jeune amateur était parvenu à recueillir,
et parmi lesquelles figure le joli tableau de P. Breughel le vieux, Marguerite
l'Enragée, auquel la Gazette a jadis consacré un article spécial*. M. Mayer possé-
dait des miniatures exquises et notamment un livre d’Heures du xve siècle, qu’il
est permis de compter parmi les plus beaux spécimens du genre.

Un des événements de l’année écoulée aura été l’installation et l’ouverture
au public des collections de feu le baron Lucien de Hirsch, réunies au Cabinet de
numismatique de la Bibliothèque royale. L’État belge s’est enrichi, par voie
d’héritage, de ce précieux ensemble de médailles et de monnaies, de ferres
cuites et de vases grecques. Conformément aux volontés de la donatrice, Mme la
baronne de Hirsch, la collection indivise occupe, à l’étage de la Bibliothèque
royale, une salle contiguë au Cabinet des médailles. Au centre est installée
une vitrine où, en dehors des monnaies et médailles, se trouve groupé l’ensemble
des objets formant la collection : dix-sept vases, quarante-trois terres cuites,
une dizaine de bronzes et vingt et une phiales de verre.

Presque toutes ces pièces ont leur célébrité. Toutes, d’ailleurs, comptent
parmi les plus beaux spécimens du genre et firent sensation aux ventes où elles
se produisirent, la vente Caslellani notamment, de laquelle provient ce fameux
poignard d’Amasis, trouvé dans la sépulture de ce pharaon par Mariette bey.

De qualité exceptionnelle sont surtout les vases. Une pyxide à figures rouges
sur fond noir est signée Mégaklès. Le couvercle, où sont figurés cinq lièvres en
diverses attitudes, révèle non seulement un artiste habile, mais singulièrement
préoccupé d’être vrai. On dirait l’œuvre d’un des graveurs minutieux et typiques
du xve siècle. Un rhyton en forme de tôLe d'aigle, de la collection Castellani,
est, dit-on, le plus beau qui existe. Les terres cuites, d’origine tanagréenne,
toutes de la plus remarquable finesse, sont dans un merveilleux état de conser-
vation. Exceptionnelles, même parmi tant de choses exquises, sont la jeune mère
allaitant son enfant et la jeune Tanagréenne relevant son manteau. Morceaux
d'un charme incomparable, et d’une distinction de lignes faite pour nous mon-
trer que l’art grec savait rester grand jusque dans les proportions les plus
réduites. Le second de ces morceaux a gardé sa polychromie : il provient de la
collection Sabouroff. A mentionner encore une figurine de jeune fille, Glycère
peut-être, portant une couronne de fleurs ; une délicieuse Vénus à la coquille ;
un superbe masque d’Hermès polychromé ; un groupe d’Europe avec le taureau.
En vérité, il faudrait tout énumérer. Que ces Tanagra soient uniques, c’est dou- 1

1. 3e pér., t. XVIII, p. 510.

XXVII. — 3e PÉRIODE.

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