Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 27.1902)

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

lem1. Dans le missel de Tours, Bourdichon a réservé pour la Résur-
rection l’effet de soleil levant. Jésus-Christ sortant dn tombeau
a derrière lui le même paysage que la Madeleine2. On pourra com-
parer encore la Trinité du missel de Tours à celle des Heures d’Anne

de Bretagne3. Mais ces quelques exemples qu’il serait facile de mul-

SAINT MICHEL,

MINIATURE DE BOURDICHON

(Heures d’Aragon, Bibliothèque Nationale, Paris.)

tiplier, pourront suffire.

Le missel de Tours doit
beaucoup aussi aux Heures
d’Aragon. Il lui doit d’abord
les beaux ornements de ses
marges. Ce sont les mêmes
candélabres relevés d’émail,
de pierres précieuses , de
perles, et d’où pendent par-
fois des chaînes de corail. Si
l’on pouvait douter qu’un
Français du xve siècle ait pu
créer le décor des Heures
d’Aragon, l’examen de ce
missel, enluminé en pleine
Touraine et pour un Touran-
geau, ferait cesser toute hési-
tation. Les candélabres se
détachent sur un lond violet
dégradé, que l'on retrouve
dans les Heures d’Anne de
Bretagne, à la page où sont
Jes initiales de la reine.

Le missel de Tours nous
montre, dans les premières
pages, un prêtre s’apprêtant
à monter à l’autel. Le même

motif se présente trois fois dans les Heures d’Aragon. On verra,
en comparant ces miniatures, que l’église, l’autel et ses orne-
ments, le prêtre et sa chasuble, sont identiquesL Mais qu’il nous
suffise de donner une preuve sans réplique. Nous reproduisons deux

1. Missel de Tours, fo 317, et Heures d’Anne de Bretagne, f° 201 v°.

2. Missel de Tours, f° 203 v°, et Heures d’Anne de Bretagne, f° 201 v°.

3. Missel de Tours, f° 237, et Heures d’Anne de Bretagne, f° 155 v°.

4. Missel de Tours, f° 10, et Heures d’Aragon, surtout foS 88 et 94.