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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 3
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Nolhac, Pierre de: Le Versailles de Mansart, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0240

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218

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

étaient réservées aux marbres. Tubi, comme d’ordinaire, fournissait
les bases de bronze doré ; Le Gros et Masson faisaient en association
les bas-reliefs en métal au-dessus des portes, qui représentent les
uns des enfants assis sur des cornes d’abondance,, les autres un motif
de sphinx, assez souvent employé dans le Versailles d’alors. C’est
Massou qui plaçait dans la niche, pour 1.200 livres, ce joli groupe
d’Amours soutenant un bouclier, où le chiffre de la reine Marie-
Thérèse se mêlait autrefois aux L enlacés, et que surmontent encore
des emblèmes du mariage, les colombes et les torches1. L’escalier
royal a conservé intact son magnifique revêtement de marbre.

Le seul changement considérable qu’ait subi l'état primitif vient
de l’ouverture de la loggia intérieure sur le petit vestibule du Roi,
qui fut ordonnée par Louis XIV seulement en 1701. La peinture qu’on
voit aujourd’hui, qui est de Philippe Meusnier et, pour les fleurs, de
Belin de Fontenay, fut exécutée à ce moment, comme pendant à
l’arcade à balustres. En 1681, l’escalier avait reçu quatre compo-
sitions d’architecture, du peintre italien Viviani, en collaboration
avec Idouasse2. La création de la loggia, qui en amena la disparition,
fut encore l’œuvre de Mansart, et ajouta de la grâce et de la lumière
à tout l’ensemble architectural. Les ordres du Roi, notés par Mansart
dans son journal encore inédit, méritent d’être intégralement cités,
afin que le lecteur sache exactement, pour cet escalier qui fut tou-
jours l’accès principal du Château, à quelle époque en ont été créées
les diverses parties :

Le -4 août 1701, Sa Majesté a ordonné de percer une arcade surbaissée
dans le mur de refend qui sépare le Grand Escalier de la Reine et le passage
joignant l’appartement de Mme de Maintenon. Ladite arcade entre les
pilastres de la décoration dudit Grand Escalier, revêtue de marbre et orne-
ments de bronze suivant le dessin qui en a été réglé, avec une balustrade
dans le vide semblable à celle de l’escalier, et, pour donner l'élévation
convenable à ladite arcade, d’abattre la corniche de pourtour dudit passage
pour la relever de ce qu’il conviendra pour être au-dessus de la fermeture

pilier est entièrement élevé ; on va commencer les arcs des voûtes. » (P. Margry,
Un fils de Colbert, p. 45.)

1. Comptes, t. II, 172.

2. Les quatre tableaux disparus de Viviani et Ilouasse furent payés 3.850
livres. Celui de Philippe Meusnier fut payé, en 1705, 1.175 livres, « à quoi monte
un tableau d’architecture et de perspective qu’il a peint pour l’escalier du Roi
au Château de Versailles». Belin de Fontenay recevait, le U décembre 1701,
100 livres « à-compte des fleurs qu’il a peintes sur le tableau posé à l’escalier de
marbre ». (Comptes, t. II, p. 174; t. IV, p. 733, 850, 1183.)
 
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