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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 4
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Bouyer, Raymond: Félix Buhot et son œuvre au Musée du Luxembourg
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0306

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FÉLIX B U H 0 T ET SON OEUVRE AU LUXEMBOURG 281

loyales revanches d'un Gaillard ou d’un Patricot, c’était la reven-
dication totale de l'art moderne, incarné dans le procédé qui l’ex-
prime le plus vivement : l’eau-forte.

L’auteur, le maître des cérémonies de ce convoi très ironique en
son deuil, s’appelait Félix Buhot.

Moderne essentiellement, le peintre-graveur, le graveur-écrivain
auquel notre Luxembourg, encore une fois rajeuni, rend aujourd’hui
le juste honneur que sa modestie trop hère n’aurait jamais accepté,
me semble un artiste typique par l’unité de l’héritage qu’il nous laisse,

UNE MATINÉE D’HIVER AU QUAI DE L’HOTEL-DIEU
d’aPIIÈS L’EAU-FORTE ORIGINALE DE FÉLIX BU IIO T

je veux dire par l’accord entre son œuvre et son âme, entre son rêve
épris de fantaisie et le procédé spontanément élu qui traduit à nos
yeux les capricieuses visions de son rêve et de son temps. Ce temps
est dit prosaïque : il ne l est réellement que dans la prose de ceux
qui n’auront su ni le regarder ni l’exprimer. Toutefois, Buhot, ce
romantique sans panache, apparaît très supérieur à son entourage
parisien : ce fantaisiste est un croyant, parce qu’il est poète. Et
son œuvre sera le miroir de sa pensée pleine de rêves, de sa vie
dénuée d’incidents.

Daté de 1872, son « premier essai d’eau-forte » (son second,
plutôt, car le premier n’est qu’une macédoine de plusieurs motifs
fantastiques et villageois sur un même cuivre), sa première planche
originale est intitulée Ma petite ville, — avec ce sous-titre, sous

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