Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (3. Pér. 27.1902)

LES SALONS DE 1002

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atmosphère les carènes des barques et les tuiles des toits. Enfin, un
Américain, M. Childe Hassam, pastiche nos impressionnistes avec
une verve aiguë et comme exaspérée.

Les animaliers n’abondent pas à la Société Nationale. M. Gui-
gnard ne voit dans scs moutons que l’accessoire des dunes et des
friches qu'il affectionne ; M. Baudot a peint un bon taureau, Lien
brutal et bien lourd. Dans la nature morte, un inconnu, M. Migonney,
à une erreur de perspective près, révèle un beau sentiment des
reliefs et des matières; M. Zakarian continue de rendre les fruits
avec une touche ferme et pleine qui rappelle Chardin, imité peut-
être de trop près dans son grand ensemble décoratif. Les fleurs
ont de nombreux fidèles : M. Lottin précise leur structure et fixe
leur éclat; M. Dumont les agence en « motifs » ; INI. Karbowski en
exprime surlout le frêle sourire de faiblesse, la grâce morbide, la
langueur pâmée et défaillante. Quant aux évocations de Mme Del-
volvé-Carrière, il semble qu’on y entende murmurer par des lèvres
d’ombre :

Je suis le spectre d’une rose
Que tu portais Lier au bal.

HENRY MARCEL

(La suite prochainement.)