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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 27.1902

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Nr. 6
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Dukas, Paul: Chronique musicale
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https://doi.org/10.11588/diglit.24809#0539

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CHRONIQUE MUSICALE

Théâtre du Ghateau-d’Eau. — Festival lyrique, sous le patronage de la Société
des Grandes Auditions musicales : LE CRÉPUSCULE DES DIEUX, drame
lyrique de Richard Wagner, version française d’Alfred Ernst.

Le Crépuscule clés Dieux, dénoue-
ment du grand drame en quatre par-
ties dont les autres actes sont l’Or du
Rhin, la Walkyrie et Siegfried, diffère
sensiblement de ceux-ci, comme
caractère et comme style. La tragédie
de Wotan, sujet principal de la Tétra-
logie, s’y termine, il est vrai, par
l’anéantissement du dieu, de qui le
suprême espoir, Siegfried et Brünn-
liilde, n’aboutit qu’à se détruire lui-
même. Mais ce n’est plus par un jeu
des forces divines que s'opère cette
destruction; les deux héros ne sont
plus, comme Siegmund et Sieglinde,
directement soumis à la volonté des
maîtres du Walhall. La situation est
renversée : c’est de Siegfried et de
Brünnhilde que dépend le sort de
Wotan. Selon qu'ils agissent pour ou
contre lui, ils agissent, sans le savoir,
pour ou contre eux-mêmes, sans dépendre de rien que de leur vouloir ou d’une
conscience devenue, pour Brünnhilde, tout humaine. Tout humain également, le
milieu où l’intrigue qui doit les envelopper et les conduire à leur perte prend
ses premiers replis. Les personnages, ici, sont non plus des géants ou des nains,
non plus des dieux ou des êtres surnaturels, mais des hommes, des hommes
primitifs il est vrai, tout d’instinct, de convoitise ou de ruse, et dont la violence,
la perfidie, la cruauté, ne le cèdent en rien, d'ailleurs, à celles des dieux, des
géants ou des nains, mais des hommes enfin et des femmes aussi, de qui l’ap-
parition vers la péroraison de celte vaste épopée donne au sacrifice de Brünnhilde
ses véritables témoins.
 
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