P.-J.-C. GABRIEL
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brute », qu’il fallait enjoliver et poétiser par l'imagination et la
poésie. Aussi ne tarda-t-il pas à s’enfuir de Clèves. Il avait alors
vingt ans.
Il retourna à Amsterdam, tâtonna quelque temps dans cette
ville d’affaires, où son goût confus pour la nature champêtre ne
trouvait pas à s’exercer, s’en fut à Haarlem se cherchant toujours,
et il fit des portraits, et autres « machines », qu’il écoula assez faci-
lement.
Ce n’était point encore le plein air. Poussé par son instinct, et
EX HIVER, PAR P.-J.-C. GABRIEL
aussi par Anton Mauve, fils du pasteur anabaptiste de Haarlem, plus
jeune que lui de dix ans, et qui, lui aussi, cherchait sa voie, il alla,
en compagnie de son ami, aux ruines de Bréderode, qui avaient
déjà intéressé si vivement Ruisdaël. Il faut lire, dans le compte
rendu de la visite que fit M. Louis de llaes à Gabriel, le récit de
ce séjour auprès des ruines; on y retrouve tout l’esprit alerte, prime-
sautier, incisif et gai de l’artiste. A l’interlocuteur, qui faisait
remarquer qu’un dessin de cette époque était encore uu peu acadé-
mique: « Oui, répondit-il, je ne m’étais pas encore complètement
débarrassé des influences de l'école; mais, si je n’avais point passé
parla, jamais je n’aurais pu produire ce que je fais aujourd’hui. »
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brute », qu’il fallait enjoliver et poétiser par l'imagination et la
poésie. Aussi ne tarda-t-il pas à s’enfuir de Clèves. Il avait alors
vingt ans.
Il retourna à Amsterdam, tâtonna quelque temps dans cette
ville d’affaires, où son goût confus pour la nature champêtre ne
trouvait pas à s’exercer, s’en fut à Haarlem se cherchant toujours,
et il fit des portraits, et autres « machines », qu’il écoula assez faci-
lement.
Ce n’était point encore le plein air. Poussé par son instinct, et
EX HIVER, PAR P.-J.-C. GABRIEL
aussi par Anton Mauve, fils du pasteur anabaptiste de Haarlem, plus
jeune que lui de dix ans, et qui, lui aussi, cherchait sa voie, il alla,
en compagnie de son ami, aux ruines de Bréderode, qui avaient
déjà intéressé si vivement Ruisdaël. Il faut lire, dans le compte
rendu de la visite que fit M. Louis de llaes à Gabriel, le récit de
ce séjour auprès des ruines; on y retrouve tout l’esprit alerte, prime-
sautier, incisif et gai de l’artiste. A l’interlocuteur, qui faisait
remarquer qu’un dessin de cette époque était encore uu peu acadé-
mique: « Oui, répondit-il, je ne m’étais pas encore complètement
débarrassé des influences de l'école; mais, si je n’avais point passé
parla, jamais je n’aurais pu produire ce que je fais aujourd’hui. »