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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 31.1904

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Nr. 3
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Stryienski, Casimir: Louis XV et le palais de Fontainebleau
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https://doi.org/10.11588/diglit.24813#0232

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204

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

a du moins laissé la salle du Conseil, qui est un monument exquis
de l’art français au milieu du xvine siècle. Rien de cette époque à
Versailles ne peut être comparé à cette décoration riche, variée et
harmonieuse, à laquelle ont concouru Boucher, Carie Vanloo, Pierre
et Peyrotte.

Mais avant de décrire cette salle, au sujet de laquelle les meil-
leurs guides commettent de fâcheuses erreurs, il faut dire quelques
mots de son histoire.

La partie du château où se trouve la salle du Conseil date de
François Ier; en 1528, cette pièce était le cabinet de Louise de
Savoie; à la mort de cette princesse, en 1531, elle devint la chambre
du roi et conserva cette dénomination sous les successeurs de Fran-
çois Ier. Le Primatice avait peint au-dessus de la cheminée deux
tableaux : La Forge de Vidcain, dont le Louvre a un dessin à la
plume et à la sanguine1, et Joseph reconnu par ses frères; sur les
parois, on admirait les Vertus, par Barthélemy de Miniato, Ger-
main Musnier et Bagnacavallo1 2. Voici, du reste, une description de
la salle sous Louis XIII, alors qu’elle n’avait subi aucune modifica-
tion : a Là, dit le Père Dan, se voit un très beau et riche plafond de
menuiserie, composé dev plusieurs cadres et parquets renforcez avec
leurs moulures et autres divers ornements dorez, et bien enrichis.
Le reste de ce lieu est pareillement embelly d’un lambry doré, et de
peintures, qui couvrent plusieurs grandes armoires fort bien pra-
tiquées dans l’épaisseur du mur, sur lesquelles sont peintes plu-
sieurs figurent représentant la Force, la Prudence, la Tempérance,
la Justice, et autres Vertus morales, que quelques-uns veulent croire
y avoir été faites à dessein de servir d’avis à tous ceux qui s’ap-
prochent de ce lieu sacré, qu’ils doivent soigneusement pratiquer
ces vertus. Là, sont encore quelques paysages et autres ornemens.
Mais sur tout ce qu’il y a de plus considérable sont deux tableaux
pour la cheminée, qui est d’un beau marbre : l’un où sont plusieurs
Cyclopes et forgerons, qui battent sur l’enclume, avec Vulcain; et
l’autre est une histoire représentant Joseph, comme ses frères le
sont venus visiter en Egypte, et sont ces deux tableaux du sieur de
Saint-Martin3. »

1. Dimier, p. 427 et 49o.

2. Comptes des Bâtiments, I, 201. Outre « une figure », ces artistes avaient été
tenus de « faire par lias une petite histoire de blanc et noir et autres enricliis-
semens ».

3. Trésor des merveilles de la maison royale de Fontainebleau, par le P. Dan,
 
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