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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 31.1904

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Nr. 4
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Hymans, Henri: L' exposition de l'art français du XVIII siècle à Bruxelles
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https://doi.org/10.11588/diglit.24813#0345

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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Tout y attire, tout y est mis à sa juste place, et, n’étaient tes car-
tels, d’ailleurs discrets, venant dissiper l’illusion, Ton croirait, pour
un peu, arpenter les salons de quelque richissime particulier.

Combien plus beau de songer que ce précieux ensemble est né
d’un effort collectif, qu’en fait, les volontés se sont unies, actionnées
par ce puissant moteur : la bienfaisance.

Le patriotisme aussi, à n’en pouvoir douter, y revendique sa
part. Il était de l’honneur d’une nation comme la France de ne
point compromettre son prestige par la bénévole accumulation
d’objets dont, seul, un but charitable eût pu faire tolérer l’insuffi-
sance. De là, un choix rigoureux d’éléments.

Encore que l’exposition n’ait rien d’officiel, une part notable de
son éclat revient aux belles tentures prêtées par le Garde-meuble
de France. Parle style, non moins que par la gamme des tons, ces
morceaux de Y Histoire d'Esther et de la Conquête de la Toison d'or
viennent à souhait corser l’ensemble de toutes les jolies choses :
tableaux, sculptures, meubles et bibelots, semés dans les salons.

L’exposition est, avant tout, mondaine. Pas plus qu’au visiteur
occasionnel, il n’incombe au critique de se mettre en frais d’érudi-
tion. Ils ont d’ailleurs, pour les avertir l’un et l’autre, une couple de
pièces, meublées dans un style impeccable par les maisons Poirier
et Rémon; P. Sormanni et H. Vian, dont les meubles, les bronzes
et le reste se soutiennent merveilleusement à côté des vrais.

Il va de soi que, tous, nous sommes en état de les différencier.
De mémoire d’homme on n’a tant parlé en Belgique de « bonheurs
du jour », de « chiffonniers », de « vernis Martin », tant fait
résonner les noms de Nattier, de Ciodion, — que sais-je?

De grandeur moyenne, partant de transport facile, les gracieux
objets rassemblés par les organisateurs ont, du reste, amplement de
quoi retenir le visiteur. On ne se borne pas à visiter l’exposition; on
y retourne, indice le plus sérieux de son succès.

Une part considérable a été faite au portrait dans la section de
la peinture. A l’huile, au pastel, à la gouache, en miniature, voire
en tapisserie, il se présente sous toutes ces formes avec un égal
attrait. Etait-on mieux, en ce temps-là, que du nôtre? Rien ne le
prouve. Mais, certes, on excellait à mettre en relief ses avantages, à
dissimuler ses côtés les moins heureux. La richesse et le bon goût
du costume aidant, le xvnie siècle nous apparaît sous sa forme la
plus séductrice.

Ceci s’applique surtout aux femmes. Les portraits masculins,
 
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