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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
critique ne l'eût sans doute guère touché et son œuvre prouve qu’il tenait bien
plus à prêcher sa foi qu’à s’en tenir à la froide certitude, du savant. Il a les quali-
tés et les défauts de l’apôtre, la force de la conviction, le don entier de la
personne, l’intransigeance intolérante. Le livre même perpétue l’influence de
cet apostolat. Dans ses développements enflammés, on sent toute l’ardeur de sa
conviction et sous les paroles écrites, on croit entendre gronder sa voix. Tan-
dis qu'il poursuit sans merci l’influence romaine, Ton se prend à songer aux
invectives du barbare éloquent et généreux immortalisé par La Fontaine. Quand
il s’attaque aux oppresseurs passés et présents de l’âme gothique, il apparaît
comme un paladin fourvoyé, et, tandis qu’il rompt des lances et, dans sa gesticula-
tion héroïque, jonche le sol, de débris de théories surannées, on croit voir quelque
preux, alourdi par son armure, se ruer sur l’ennemi avec plus de vaillance que
d’adresse et plus d’élan que d’équilibre.
J’ai insisté sur ce qui, dans ces trois volumes, provoque la contradiction. Ce
qu’il faut ajouter, c’est qu’on y trouve un inépuisable trésor de documents de tout
genre, de vues originales, souvent justes, un amour sincère et passionné de l’art
national. Quand on discute avec Courajod, on sent croître l’estime pour son
érudition et l’affection pour son caractère. Nul n’abordera désormais l’histoire
de l’art français sans saluer sa mémoire avec respect et avec reconnaissance.
LOUIS HOU RT ICQ
L'Imprimeur-gôrant : André Marty.
PARIS.
IMPRIMERIE
DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
critique ne l'eût sans doute guère touché et son œuvre prouve qu’il tenait bien
plus à prêcher sa foi qu’à s’en tenir à la froide certitude, du savant. Il a les quali-
tés et les défauts de l’apôtre, la force de la conviction, le don entier de la
personne, l’intransigeance intolérante. Le livre même perpétue l’influence de
cet apostolat. Dans ses développements enflammés, on sent toute l’ardeur de sa
conviction et sous les paroles écrites, on croit entendre gronder sa voix. Tan-
dis qu'il poursuit sans merci l’influence romaine, Ton se prend à songer aux
invectives du barbare éloquent et généreux immortalisé par La Fontaine. Quand
il s’attaque aux oppresseurs passés et présents de l’âme gothique, il apparaît
comme un paladin fourvoyé, et, tandis qu’il rompt des lances et, dans sa gesticula-
tion héroïque, jonche le sol, de débris de théories surannées, on croit voir quelque
preux, alourdi par son armure, se ruer sur l’ennemi avec plus de vaillance que
d’adresse et plus d’élan que d’équilibre.
J’ai insisté sur ce qui, dans ces trois volumes, provoque la contradiction. Ce
qu’il faut ajouter, c’est qu’on y trouve un inépuisable trésor de documents de tout
genre, de vues originales, souvent justes, un amour sincère et passionné de l’art
national. Quand on discute avec Courajod, on sent croître l’estime pour son
érudition et l’affection pour son caractère. Nul n’abordera désormais l’histoire
de l’art français sans saluer sa mémoire avec respect et avec reconnaissance.
LOUIS HOU RT ICQ
L'Imprimeur-gôrant : André Marty.
PARIS.
IMPRIMERIE
DE LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS », 8, RUE FAVART.