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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 31.1904

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Nr. 6
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Rachou, Henri: Statues de la basilique Saint-Sernin au Musée de Toulouse
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https://doi.org/10.11588/diglit.24813#0576

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STATUES DE LA BASILIQUE SAINT-SERNIN

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Pendant les travaux de restauration, et pour restituera l’ossature
de l’abside son unité primitive altérée par les mutilations dont nous
avons parlé plus haut, la Commission des Monuments historiques fit,
enlever ces statues et, se débarrassant du soin de leur chercher une
nouvelle place, les relégua dans le triforium. Elles furent d’abord
dressées entre les fenêtres, puis de longues années après, enfermées
dans une salle obscure située sur le même palier. Difficilement,
visibles déjà dans la galerie haute dont l’accès est à peu près inter-
dit au public, elles le devinrent bien davantage dans cette sorte de
cachot qu’une baie étroite, percée dans un mur épais, éclaire seule
d’un jour plein d’ombre.

La ville, propriétaire de l’église, s’émut de cet état de choses.
Saisie d’un rapport de la Commission de surveillance du musée des
Augustins, elle en adopta les conclusions et, faisant valoir l’infé-
riorité de la place occupée dans un édifice communal par des statues
qui ne servaient plus au culte, demanda à la fabrique leur réinté-
gration dans leur place primitive ou leur transfert dans nos galeries.
Entravées par de singulières hésitations, les négociations durèrent
de janvier 1901 au 5 octobre 1902. A cette date, et dans un extrait
de son registre des délibérations adressé à M. le maire de Toulouse,
la fabrique, constatant « qu’elle ne peut remettre les statues en
question à leur place primitive qu’en détruisant l’œuvre de restau-
ration si rationnelle exécutée parles Monuments historiques, que,
le voulût-elle, elle n’en a pas le droit, décide de se ranger au désir
de la municipalité et met les huit statues à sa disposition pour son
musée lapidaire ».

Décidément acquises, non sans peine elles arrivèrent au cloître
en fort mauvais état, et couvertes de plusieurs couches de pein-
ture à la colle. On en relégua deux, du xviT siècle et d’un art
sans intérêt, dans les magasins. Les six autres furent lavées à grande
eau et nous eûmes alors la joie de constater que, conformément à
notre croyance, elles avaient été peintes et dorées. Trois d’entre elles
nous montraient assez conservée leur couleur primitive. Trois
autres, bronzées à une époque indéterminée, ne nous en laissaient
voir que de rares vestiges, l’adhérence des couches étant si com-
plète que l’une ne pouvait s’enlever sans l’autre.

Les parties brisées furent scellées au plâtre, les quatre morceaux
qui composent chaque statue furent superposés à joints vifs et les
blancs repeints dans le ton avoisinant. Nous les fîmes ensuite mon-
ter, sans aucune des réfections demandées et qu’eût désapprouvées
 
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