LE CHATEAU DE MAISONS
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avoir été moins brillants que lui. Son arrière-petit-fils, Jean-René de
Longueil, fut, comme son aïeul, un personnage intéressant. C’était,
dit Saint-Simon, «un homme du monde et parfaitement décrassé des
fatuités de la présidence, du langage de la robe, des airs aussi du
petit-maître qui méprise son métier, auquel, avec du sens et de
l’esprit, il s’adonna de façon à surpasser son père en tout. » Du temps
de ce nouveau maître, Maisons ne vit pas beaucoup d’équipages et
n’entendit pas beaucoup de bruit. Jean-René, membre de 1 Académie
des Sciences, était un savant sincère, et tout le jour il menait
dans son château cette vie studieuse que Fontenelle nous a décrite
dans YÉloge de son collègue. Mais le soir, les soupers étaient fort
Mansarl tout à fait libre, et l’on savait ce grand homme scrupuleux
à l’excès, coutumier des changements de plans, passionné de ces
améliorations aussi honorables pour la conscience de l’artiste
qu’elles étaient coûteuses pour le propriétaire. René de Longueil
eut de la chance : Mansart se contenta de détruire et de refaire une
aile, et l’heureux président put en 1651 ouvrir les portes de son
château, y recevoir ses amis, la Cour et le Roi même.
Ses descendants, Jean de Longueil, Claude de Longueil, paraissent
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avoir été moins brillants que lui. Son arrière-petit-fils, Jean-René de
Longueil, fut, comme son aïeul, un personnage intéressant. C’était,
dit Saint-Simon, «un homme du monde et parfaitement décrassé des
fatuités de la présidence, du langage de la robe, des airs aussi du
petit-maître qui méprise son métier, auquel, avec du sens et de
l’esprit, il s’adonna de façon à surpasser son père en tout. » Du temps
de ce nouveau maître, Maisons ne vit pas beaucoup d’équipages et
n’entendit pas beaucoup de bruit. Jean-René, membre de 1 Académie
des Sciences, était un savant sincère, et tout le jour il menait
dans son château cette vie studieuse que Fontenelle nous a décrite
dans YÉloge de son collègue. Mais le soir, les soupers étaient fort
Mansarl tout à fait libre, et l’on savait ce grand homme scrupuleux
à l’excès, coutumier des changements de plans, passionné de ces
améliorations aussi honorables pour la conscience de l’artiste
qu’elles étaient coûteuses pour le propriétaire. René de Longueil
eut de la chance : Mansart se contenta de détruire et de refaire une
aile, et l’heureux président put en 1651 ouvrir les portes de son
château, y recevoir ses amis, la Cour et le Roi même.
Ses descendants, Jean de Longueil, Claude de Longueil, paraissent