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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Qvel sang celvy par qui le Roy des Rois
Rachepta lhomme & sa race asservie.
« In tonneau que traîne un attelage dantesque, le lion de saint Marc, le
bœuf de saint Luc, l’aigle de saint Jean, conduits par l’ange de saint Matthieu,
promène la liqueur divine à travers le monde » :
Tovs les cantons de ce large vnivers
En ont govsté par les Evangélistes,
Edifies ont este les pervers
Laissant d’Avcuns les anciennes pistes.
« Les quatre Pères de l’Eglise le mettent en réserve dans des tonneaux » :
Dans des vaisseavs en reserve il fut mis
Par les doctevrs de l’Eglise, pour estre
Par lvi le mal de nos péchés remis
Mesme de cevx qu’on aVenant de nestre
« Plus loin, un pape et un cardinal, à grand renfort de cordes, descendent
les barriques dans une cave ; un empereur et un roi, métamorphosés en por-
tefaix, les assistent » :
Papes, Prélats, Princes, Rois, Emperevrs
L’ont av cellier mis avec reverence.
Ce vin de vie efface les errevrs
Et donne a l’amc vne sainte espérance.
« Ce sang, que l’Église conserve dans ses celliers, elle le distribue aux
fidèles » :
Tovs vrais chrestiens le doivent recepvoir
Avec respect de Prebstres de l’Eglise,
Mais il convient premièrement avoir
L’amc contriste, et la covlpe remise.
A droite et en haut de la composition, se dresse le temple où les fidèles se
confessent, puis s’empressent à la Table sainte.
Les émaux multicolores de cette peinture sont traités avec un art suprême ;
moins vifs de teinte que du verre coloré dans la masse, ils présentent ici une
limpidité rare, jusque dans le menu détail des orfrois des chapes ornés de
petites figures.
Le Moyen âge a dédié à la Vierge, tel un chapelet de vocables amoureux,
ces litanies si souvent figurées dans les verrières du xve siècle. « Quelle plus
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Qvel sang celvy par qui le Roy des Rois
Rachepta lhomme & sa race asservie.
« In tonneau que traîne un attelage dantesque, le lion de saint Marc, le
bœuf de saint Luc, l’aigle de saint Jean, conduits par l’ange de saint Matthieu,
promène la liqueur divine à travers le monde » :
Tovs les cantons de ce large vnivers
En ont govsté par les Evangélistes,
Edifies ont este les pervers
Laissant d’Avcuns les anciennes pistes.
« Les quatre Pères de l’Eglise le mettent en réserve dans des tonneaux » :
Dans des vaisseavs en reserve il fut mis
Par les doctevrs de l’Eglise, pour estre
Par lvi le mal de nos péchés remis
Mesme de cevx qu’on aVenant de nestre
« Plus loin, un pape et un cardinal, à grand renfort de cordes, descendent
les barriques dans une cave ; un empereur et un roi, métamorphosés en por-
tefaix, les assistent » :
Papes, Prélats, Princes, Rois, Emperevrs
L’ont av cellier mis avec reverence.
Ce vin de vie efface les errevrs
Et donne a l’amc vne sainte espérance.
« Ce sang, que l’Église conserve dans ses celliers, elle le distribue aux
fidèles » :
Tovs vrais chrestiens le doivent recepvoir
Avec respect de Prebstres de l’Eglise,
Mais il convient premièrement avoir
L’amc contriste, et la covlpe remise.
A droite et en haut de la composition, se dresse le temple où les fidèles se
confessent, puis s’empressent à la Table sainte.
Les émaux multicolores de cette peinture sont traités avec un art suprême ;
moins vifs de teinte que du verre coloré dans la masse, ils présentent ici une
limpidité rare, jusque dans le menu détail des orfrois des chapes ornés de
petites figures.
Le Moyen âge a dédié à la Vierge, tel un chapelet de vocables amoureux,
ces litanies si souvent figurées dans les verrières du xve siècle. « Quelle plus