LES TAPISSERIES DES « CHASSES DE MAXIMILIEN »
(deuxième et dernier article1)
nous faut maintenant parler de l’auteur des
cartons. On a vu que van Mander désigne
Bernard van Orley. C’est aussi lui que nomme
Félibien. Dans ses Entretiens sur les vies des
peintres, on lit, au sujet des tapisseries appar-
tenant à Louis XIV et attribuées à Albert
D tirer :
Il est vray que pour les Chasses | les Belles Chas-
ses de l’Empereur Maximilien qui estaient autrefois
à M. de Guise, a-t-il dit plus haut| il n’y a point
d’apparence qu’elles soient d’Albert. Aussy l’on m’a
assuré qu’elles estoient de la main d’un peintre de Bruxelles nommé Bernard Van
Orlay, qui travaillait du temps de Raphaël et qui a fait exécuter toutes les tapisseries
que les Papes, l’Empereur et les bois faisoient faire en Flandres d’après les desseins
d’Italie... Il avoil sous luy un nommé Tons, grand paysagiste, qui a travaillé aux
Chasses de l’Empereur Maximilien, et un autre de ses élèves Pierre Koeck, natif
d’Alost, fort bon peintre et architecte. Celuy-cy alla en Turquie d’où il rapporta
le secret des belles couleurs pour les teintures des soyes et des laines2.
Il y a là des renseignements précis qui ne sont point tirés de van Mander,
et que Félibien a pris à une autre source. Son témoignage, quoique tardif,
a donc la valeur d’une confirmation. Aussi donne-t-on aujourd’hui d un
consentement général van Orley pour Fauteur des cartons.
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1920, t. 1, p. 127.
2. Ed. de 1685, t. I, p. 552. Dans les inventaires du xvne siècle, les Chasses sont tou-
jours attribuées à Durer.
(deuxième et dernier article1)
nous faut maintenant parler de l’auteur des
cartons. On a vu que van Mander désigne
Bernard van Orley. C’est aussi lui que nomme
Félibien. Dans ses Entretiens sur les vies des
peintres, on lit, au sujet des tapisseries appar-
tenant à Louis XIV et attribuées à Albert
D tirer :
Il est vray que pour les Chasses | les Belles Chas-
ses de l’Empereur Maximilien qui estaient autrefois
à M. de Guise, a-t-il dit plus haut| il n’y a point
d’apparence qu’elles soient d’Albert. Aussy l’on m’a
assuré qu’elles estoient de la main d’un peintre de Bruxelles nommé Bernard Van
Orlay, qui travaillait du temps de Raphaël et qui a fait exécuter toutes les tapisseries
que les Papes, l’Empereur et les bois faisoient faire en Flandres d’après les desseins
d’Italie... Il avoil sous luy un nommé Tons, grand paysagiste, qui a travaillé aux
Chasses de l’Empereur Maximilien, et un autre de ses élèves Pierre Koeck, natif
d’Alost, fort bon peintre et architecte. Celuy-cy alla en Turquie d’où il rapporta
le secret des belles couleurs pour les teintures des soyes et des laines2.
Il y a là des renseignements précis qui ne sont point tirés de van Mander,
et que Félibien a pris à une autre source. Son témoignage, quoique tardif,
a donc la valeur d’une confirmation. Aussi donne-t-on aujourd’hui d un
consentement général van Orley pour Fauteur des cartons.
1. V. Gazette des Beaux-Arts, 1920, t. 1, p. 127.
2. Ed. de 1685, t. I, p. 552. Dans les inventaires du xvne siècle, les Chasses sont tou-
jours attribuées à Durer.