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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

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Nr. 1
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Biver, Paul: Vitraux et tableaux des églises parisiennes
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https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0047

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

récent du Nom de Jésus a engendré d’autres litanies ; et, beaucoup plus tard,
à la fin du xviT siècle, l’amour ardent d’une mystique a donné naissance à
celles du Sacré-Cœur, séries, l'une et l’autre, d’invocations tout idéologiques,
dont quelques-unes à peine ont pu trouver leur traduction graphique. Un
dernier vitrail de Saint-Etienne-du-Mont nous lait connaître une série diffé-
rente de litanies : les litanies du Saint-Sacrement, collection savante
d’attributs choisis dans la Bible, prière qui n’a pas réussi à s’imposer au culte
ni à la dévotion. Ce vitrail semble être l’aboutissement logique d’une hymne
comme le Lauda Sion : « In figuris prœsignatur, cum Isaac immolatur, Agnus
Paschœ deputatur ; datur manna patribus ». Ces préfigurations des scènes
bibliques entourent l’image d’un ostensoir dans le vitrail du Saint-Sacrement
de Saint-Jean de Troyes, œuvre des premières années du xvic siècle. Ici,
les figures sont concrétisées. Du ciel, la manne, « MANNA PATRVM »,
descend dans la monstrance, « VENERABILE SACRAMENTVM ALTARIS » ;
celui-ci est à la fois le pain et le nectar des anges : « PANIS ANGELORYM,
NECTAR ANGELORVM », la nourriture des voyageurs : « CIBVS
VIATORYM. » Sur la table des Pâques rituelles, « MENSA PASCTIALIS »,
sont réunies les offrandes de l ancienne et de la nouvelle Loi : « PANIS
AZYMVS, AGNVS PASCIIALIS, CORPVS CHRISTI, SANGVIS CHRISTI ».

Les symboles se , continuent sur la gauche du vitrail : arche de Noë,
« ARCA NOE »; grappe géante ; « YVA TERRÆ PRÜMISSION1S, «raisin
de Chypre : « BOTRVS CYPRI », curieusement représenté par une baie de
cyprès ; fontaine d'eau vive : « FONS AQVÆ VITÆ », donnant naissance à
un torrent : « TOR... VOLV... ». L’Eucharistie est le viatique des mou-
rants : « VIATICUM MOR1ENTIYM », figuré par un bâton de pèlerin avec
besace de pain et gourde de vin. Le Christ, au Saint-Sacrement, n’est autre
que le bélier: «A RIES», le chevreau du sacrifice: « CAPRAHOLOCAVSTI»,
le bouc émissaire : « HIRCVS OBLATUS », le veau gras réservé à l’enfant
prodigue : « V1TYLVS SAGINATVS », la colombe et la tourterelle de
l’offrande : « COLVMBA OBLATA, TVRTVR OBLATIONIS », le passe
reau : « PASSER 1MMOLATVS ». Son corps est à la fois l’autel de Dieu
l’arche de la Nouvelle Loi : « ALTARE DEL ARCA TESTAMENTI NVÏ »,
et le pain célébré sous toutes ses apparences : « PANIS SVBCINERIVS,
P ANIS PROPOSITIONIS, VRNA MANN.E». 11 n’est pas douteux que cette
imagerie compliquée est la reproduction de quelque gravure dévote du
temps, issue probablement des Flandres. Ce petit vitrail émaillé, d'un style
un peu plus tardif que celui delà fenêtre des Deux Arches et du Pressoir, lui
est inférieur comme exécution.

Les difficultés de la savante technique de l’émaillage s’accusent encore
dans la Vie de saint Pierre de l’église Saint-Merri, attribuée à Charnu, œuvre
 
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