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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Chacun d’eux de la grève
Chargé de son harnois,
A Sainte Geneviève
Va montrer son minois
Pour offrir à la sainte
Un merveilleux tableau
Où leurs trognes sont peintes
En robe de bedeau.
La bizarre parure !
Tel qu’en chair et en os,
On y voit la figure
De Monsieur le prévost,
Où d’une âme dévote
Il est à deux genoux,
Sans chapeau ni calotte
Sur carreau de veloux.
Pour sortir de la crasse
Qu’il reçut en naissant,
Le dernier de sa race
En terre florissant,
Bazin a fait la feinte
Par un détour nouveau,
D’un vœu fait à la sainte
De ce fameux tableau.
D’un franc air fantastique
Le médecin Puylon
Fait aux passants la nique
Par un regard félon,
Exprimant la menace
De les souffleter tous
Si quelqu’un a l’audace
De le mettre en courroux.
Sanfrav, plus lier qu’un diable,
Quoique fils d’un pied plat,
D’un air inimitable,
Contrefait le béat ;
On lui voit les mains jointes
Et les yeux vers le ciel
Demander à la sainte
Un pardon criminel.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Chacun d’eux de la grève
Chargé de son harnois,
A Sainte Geneviève
Va montrer son minois
Pour offrir à la sainte
Un merveilleux tableau
Où leurs trognes sont peintes
En robe de bedeau.
La bizarre parure !
Tel qu’en chair et en os,
On y voit la figure
De Monsieur le prévost,
Où d’une âme dévote
Il est à deux genoux,
Sans chapeau ni calotte
Sur carreau de veloux.
Pour sortir de la crasse
Qu’il reçut en naissant,
Le dernier de sa race
En terre florissant,
Bazin a fait la feinte
Par un détour nouveau,
D’un vœu fait à la sainte
De ce fameux tableau.
D’un franc air fantastique
Le médecin Puylon
Fait aux passants la nique
Par un regard félon,
Exprimant la menace
De les souffleter tous
Si quelqu’un a l’audace
De le mettre en courroux.
Sanfrav, plus lier qu’un diable,
Quoique fils d’un pied plat,
D’un air inimitable,
Contrefait le béat ;
On lui voit les mains jointes
Et les yeux vers le ciel
Demander à la sainte
Un pardon criminel.