Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Durrieu, Paul: Les van Eyck et le duc Jean de Berry
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0091

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
78

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

que celle qui se trouve au bas du tableau du Sacre de saint Thomas de Can-
torbéry dans la collection du duc de Devonshire1, tableau que l’on a con-
sidéré jadis, sur la foi de cette fausse inscription, comme étant la plus an-
cienne peinture datée d’un van Eyck, alors qu’on est d’accord aujourd’hui
pour n’y reconnaître qu’une production d’époque très postérieure, remon-
tant, au plus tôt, à l'extrême fin du xve siècle.

A moins, par conséquent, de rester enfermé à jamais dans un cercle très
étroit, il a bien fallu s’avancer en dehors du terrain strict que délimitaient
les documents et proposer des attributions pour des tableaux non signés. Je
serai, à mon tour, conduit à suivre cette voie. Une telle méthode a d’ailleurs
été constamment employée parles critiques et les historiens de l’art et elle
est parfaitement légitime, à condition de ne s’aventurer qu’avec grande pru-
dence et en s’efforçant de voir préalablement de ses propres yeux les monu-
ments ou objets mômes dont on veut parler.

Toutefois, dans les pages qui vont suivre et qui sont le fruit de l’examen
direct par moi de tous les originaux, il y aura une partie, et une partie im-
portante, indiscutable : c’est la leneur des textes écrits que je ferai intervenir.
Parmi ces textes, certains ont un caractère spécial. Il y a vingt-huit ans,
dans un article publié par la Gazette des Beaux-Arts en juillet 18gi, je
montrais par des exemples l’intérêt qu’il y avait, pour l’histoire de l’art, à
s’attacher aux inscriptions que l’on peut rencontrer sur les œuvres du xve
siècle, spécialement à des inscriptions qui peuvent ne pas frapper à première
vue'2. J’entrais ainsi dans une voie où je ne me flatte nullement d’avoir été
le premier à marcher, et où d’autres devaient, mais seulement plus tard et
après moi, s’engager également. Or, ce qui fera, si je ne m’abuse, à la fois
la force et la nouveauté de ma présente étude, c’est précisément l’attention
que j’apporterai à des inscriptions, inscriptions qui, pour la plupart, je le
dis en conscience, ont été relevées déjà par un érudit dont on ne saurait
trop admirer les deux volumes qu’il a consacrés en 1908 et 1913 aux van
Eyck, W.-H. James Weale3, et dont certaines n’ont pas échappé non
plus à l’attention d’autres historiens de l’art *, mais qu’on n’a jamais

1. Cf. ce que j’ai dit à ce propos dans le Bulletin de la Société nationale des Antiquaires
de France, année 1902, p. 3oo-3o2, et dans la Gazette des Beaux-Arts, n°de janvier igo3,
p. 9 (ou dans le tirage à part de mon travail sur Les Débuts des Van Eyck, p. g).

2. Gazette des Beaux-Arts, 1891, t. I, p. 62-63 dans mon étude sur Alexandre
Bening (tirage à part de cette étude, p. 26-27). Voir aussi ce que j’ai dit dans le n° du
26 juin 1890 de la Chronique des Arts à propos de ces « suites de lettres » qui se ren-
contrent fréquemment dans les miniatures flamandes ou françaises.

3. Hubert and John van Eyck, 1908, in-4, et (en collaboration avec M. Brockwell) The
Van Eycks, 1912, in-8.

4. Notamment Fierens-Gevaerl, La Renaissance septentrionale et les premiers maîtres des
Flandres ; Bruxelles, 1900, gr. in-8, p. ig3-2o3.
 
Annotationen