GAZETTE DES BEAUX-ARTS
12 4
des croupes de chevaux de la garde républicaine dressés dans le ciel où
plane la rouge République porteuse de lumière et de Heurs. Une de ses
dernières œuvres, consacrée à la gloire de Berlioz, installe jusque dans les
nuées des pupitres de musiciens autour de la figure ardente et romantique du
maître de la Damnation et, dans le Drame Humain, fait apparaître dans la
poursuite elles conflits de l’éternel féminin, la défaite de l’homme déçu par
la morne volupté et guetté par la mort. S’il y eut dans le lyrisme de Roll une
JEUNE TAUREAU, PAR A. ROLL ( I 8 8 4)
part de volonté, de système, de tension qui le fit moins persuasif, si ce qui
persistait en lui des théories à la mode au temps de l’éphémère triomphe du
«zolisme» desservit plus qu’il ne soutint son inspiration etses meilleurs désirs,
c’est peut-être ce que pourront aider à mieux comprendre les œuvres de
sa vieillesse... Mais que de vaillance encore et de puissance il y prodigua !
et tandis qu’il y peinait, en dépit des repos de plus en plus fréquents et pro-
longés que lui imposaient la lassitude croissante et la maladie, quels réveils
de ses plus belles années dans ces études d’animaux, de figures, de paysages
qu’il renouvelait à chacune de ses villégiatures : corps de femmes jouant dans
la verdure claire, enfants chevauchant des poneys, paysages tout vibrants
12 4
des croupes de chevaux de la garde républicaine dressés dans le ciel où
plane la rouge République porteuse de lumière et de Heurs. Une de ses
dernières œuvres, consacrée à la gloire de Berlioz, installe jusque dans les
nuées des pupitres de musiciens autour de la figure ardente et romantique du
maître de la Damnation et, dans le Drame Humain, fait apparaître dans la
poursuite elles conflits de l’éternel féminin, la défaite de l’homme déçu par
la morne volupté et guetté par la mort. S’il y eut dans le lyrisme de Roll une
JEUNE TAUREAU, PAR A. ROLL ( I 8 8 4)
part de volonté, de système, de tension qui le fit moins persuasif, si ce qui
persistait en lui des théories à la mode au temps de l’éphémère triomphe du
«zolisme» desservit plus qu’il ne soutint son inspiration etses meilleurs désirs,
c’est peut-être ce que pourront aider à mieux comprendre les œuvres de
sa vieillesse... Mais que de vaillance encore et de puissance il y prodigua !
et tandis qu’il y peinait, en dépit des repos de plus en plus fréquents et pro-
longés que lui imposaient la lassitude croissante et la maladie, quels réveils
de ses plus belles années dans ces études d’animaux, de figures, de paysages
qu’il renouvelait à chacune de ses villégiatures : corps de femmes jouant dans
la verdure claire, enfants chevauchant des poneys, paysages tout vibrants