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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
très exercé, et une main capable de silhouetter en traits rapides les masses
mouvantes. Voyez par exemple cette Procession, ces Ouvriers tuiliers, celte
Barque tirée au rivage, et aussi cette étude de paysage, L’Eglise de La Roche-
foucauld, traitée avec la même hardiesse. C’est avec des documents de cette
sorte, avec ces croquis saisis en quelques minutes à peine, que M. Gobô
exécute ses eaux-fortes. 11 les transcrit sur le métal en s’efforçant de leur
conserver cette fraîcheur d’impression qui est leur charme ; on conçoit que
dans ces conditions il ne cherche pas à soigner les détails, à pousser son
dessin ; il n’y a de sa part ni mollesse, ni lâché; il construit solidement, au
contraire, mais sa construction reste à l’état brut. Les eaux-fortes de
M. Gobô sont donc avant tout des croquis, mais des croquis auxquels l’art
du peintre-graveur ajoute un surcroît d’intérêt : il y a, en effet, tout un jeu de
ressources pour suggérer la couleur, dans cette gamme étendue de valeurs,
du blanc pur au noir le plus intense.
Nous avons laissé l’artiste en i g14- La guerre survenant, il lui a fallu
quitter l’atelier et suspendre ses travaux. Depuis sa démobilisation, il n’a fait
que se remettre en train, se refaire la main, avant d’exécuter de nouveaux
projets qui seront mis au point cet hiver. Pour la Gazette il a bien voulu
graver spécialement la planche donnée ici hors texte, un Coin de marché à
Venise ; dans son format réduit, elle rappelle la composition et le mouvement
de ses plus grandes eaux-fortes, qu’il faut avoir vues pour apprécier comme
il convient le beau talent de M. Gobô.
M . VALOTAIRE
DESSIN PAR M . G . GOBO
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
très exercé, et une main capable de silhouetter en traits rapides les masses
mouvantes. Voyez par exemple cette Procession, ces Ouvriers tuiliers, celte
Barque tirée au rivage, et aussi cette étude de paysage, L’Eglise de La Roche-
foucauld, traitée avec la même hardiesse. C’est avec des documents de cette
sorte, avec ces croquis saisis en quelques minutes à peine, que M. Gobô
exécute ses eaux-fortes. 11 les transcrit sur le métal en s’efforçant de leur
conserver cette fraîcheur d’impression qui est leur charme ; on conçoit que
dans ces conditions il ne cherche pas à soigner les détails, à pousser son
dessin ; il n’y a de sa part ni mollesse, ni lâché; il construit solidement, au
contraire, mais sa construction reste à l’état brut. Les eaux-fortes de
M. Gobô sont donc avant tout des croquis, mais des croquis auxquels l’art
du peintre-graveur ajoute un surcroît d’intérêt : il y a, en effet, tout un jeu de
ressources pour suggérer la couleur, dans cette gamme étendue de valeurs,
du blanc pur au noir le plus intense.
Nous avons laissé l’artiste en i g14- La guerre survenant, il lui a fallu
quitter l’atelier et suspendre ses travaux. Depuis sa démobilisation, il n’a fait
que se remettre en train, se refaire la main, avant d’exécuter de nouveaux
projets qui seront mis au point cet hiver. Pour la Gazette il a bien voulu
graver spécialement la planche donnée ici hors texte, un Coin de marché à
Venise ; dans son format réduit, elle rappelle la composition et le mouvement
de ses plus grandes eaux-fortes, qu’il faut avoir vues pour apprécier comme
il convient le beau talent de M. Gobô.
M . VALOTAIRE
DESSIN PAR M . G . GOBO