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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

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Nr. 3-4
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Alfassa, Paul: Les tapisseries des "Chasses de Maximilien", 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0274

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

et de famille en famille. Pierre Coecke, qui travailla chez van Orley, est le
maître et le beau-père de Pierre Brueghel le Vieux, le grand paysagiste
et fauteur de la lignée des Breughel ; le fds de Coecke forma Gilles de
Coninxloo, le plus célèbre paysagiste d’Anvers; chez Coninxloo, chassé
en Hollande par les proscriptions du ducd’Albe, étudia Esaias van de Velde,
le maître de van Goyen, par qui l’on touche aux Ruisdael... C’est une ligne
dont nous traçons le trait, à titre d’indication ; elle n’est que partie d’un
réseau de collaborations et de filiations dont il serait bien instructif de démêler
les directions parallèles ou entrecroisées. Les condamnations pour cause
d’hérésie forcèrent beaucoup d’artistes de Bruxelles ou d’Anvers à franchir la
Meuse et le Rbin ; les paysagistes qui gravitaient autour des ateliers de tapis-
series, qui s’étaient formés auprès des van Orley et des Coecke, grossirent
souvent la troupe des exilés : van Liere, entre autres, et plusieurs peintres de
la famille Tons. Ils allèrent, comme Coninxloo, répandre leur art hors des
provinces espagnoles.

On aperçoit ainsi de quelle manière la tapisserie bruxelloise et celle
d’Anvers, qui est moins connue, ont pu jouer un rôle noir seulement dans
l’évolution générale de la peinture, mais aussi dans le développement spécial
de la peinture de paysage. De cette double action les Chasses de Maximilien
restent un des témoins les plus forts et les plus utiles. C’est pourquoi, comme
nous le disions au début de cet article, elles méritent d’être étudiées de
près. Faute de pouvoir résoudre toutes les questions qu’elles soulèvent, nous
avons essayé de les poser nettement. Pour faire mieux, — indépendamment
de fouilles possibles dans les archives de Belgique ou d’Espagne, — ce qui
serait d’abord nécessaire, c’est de critiquer attentivement les dessins flamands
du xvic siècle que renferment les divers cabinets, d’essayer de les classer de
rechercher ceux qui, parmi eux, auraient servi à des tapisseries et de les
comparer aux tentures existantes. Enquête vaste, longue et délicate, qui
souffre, en outre, mille difficultés matérielles ; elle a pourtant de quoi tenter.
 
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