Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

DOI Heft:
Nr. 3-4
DOI Artikel:
Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, [25]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0314

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
296

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

marché de pair avec celui de la publication ; il est môme tellement en retard qu’un
archéologue d’oulre-Rhin saluait, il y a quelques mois, comme un malheur ayant du bon,
les événements qui ont fait « tomber la pioche » des mains de ses nationaux. C’est, disait-il,
un répit opportun, dont les savants doivent user pour mieux se rendre compte de ce qu’ils
possèdent. Grâce aux grands ouvrages de Perrot et de Chipiez, de Maxime Collignon, la
F rance est, à cet égard, en meilleure situation que ses concurrentes; espérons qu’elle

gardera son avance, en trouvant
à temps de jeunes spécialistes
capables de rééditer et de mettre
à jour les excellentes œuvres de
synthèse de leurs aînés.

* *

Le répertoire des peintures pré-
hellcniques s’est enrichi d’une in-
téressante figure de femme décou-
verte à Thèbes, au cours des
fouilles dirigées par M. A.-D.
Keramopoulos *. Au 11e siècle de
notre ère, Pausanias avait visité
et décrit une Thèbes presque com-
plètement ruinée, que les ciceroni
montraient aux curieux comme
un musée de débris et de souve-
nirs. Us désignaient l’emplace-
ment du palais de Cadmus sur la
citadelle dite Cadmeia, devenue
place publique ; on y voyait, à les
en croire, la trace du lit de
Séinélé, l endroit où les Muses
avaient chanté aux noces d Har-
monie ; il y avait aussi là des
statues de lépoque classique,
par exemple celle de Cadmus par les 111s de Praxitèle2. Le peu de profondeur de la
couche de ruines avait jusqu'ici détourné les fouilleurs de ce champ ; il est heureux que
M. Keramopoulos n ait pas partagé leur méfiance. Dès 190g, en creusant des tranchées
sur la place, il rencontra les restes d’un vieux mur mycénien qu il attribua au palais
de Cadmus, détruit, disaient les Grecs, par un incendie qu’avait allumé la foudre de
Zeus. Depuis, les fouilles ont progressé lentement; elles n’étaient pas encore terminées en
1917, mais elles ont permis de recueillir un grand nombre de fragments d'enduits, ornés
de peintures polychromes qui représentaient une procession de femmes portant divers
attributs. L’art égéo-mvcénien, comme l’art oriental, aime ainsi à répéter et à juxtaposer
les mêmes motifs 3. A l’aide des fragments, il a été possible de reconstituer une figure qui 1

1. Deltion (Athènes), 1917, t. III, p. 33g.

□ . Pausanias, IX, 12.

3- Par exemple à Mycènes (Gazette des Beaux-Arts, 188g, i. I, p. 60).
 
Annotationen