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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 5. Pér. 1.1920

DOI issue:
Nr. 3-4
DOI article:
Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, [25]
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.24918#0316

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

envoyés à Paris dans les premiers mois de i g 14, et montrés à un petit nombre d’amateurs
par un marchand allemand bien connu des numismates. Le Louvre avait grande
envie d’acquérir cette belle œuvre d’archaïsme mûrissant, antérieure d’une cinquantaine
d’années à Phidias. Mais le marchand restait impénétrable ; il parlait tantôt de
Sooooo francs, tantôt d’un million, parfois de deux. Interrogé sur la provenance, il

désignait vaguement la région orien-
tale de la Méditerranée. Survint la
guerre : la statue fut séquestrée,
comme propriété présumée d’un
Allemand. Mais, avant l’interven-
tion de l’Italie, un négociant italien
de Palerme se présenta au séquestre
(un magistrat) et donna les preuves
les plus certaines que la statue lui
appartenait. Il obtint donc l’autori-
sation de l’importer en Suisse, d’où
elle fut aussitôt expédiée à Berlin et
acquise pour le musée au prix de
plus d’un million, grâce à une sou-
scription ouverte à cet effet, à la
tète de laquelle on trouve le nom
de Guillaume II. Les lois italiennes
qui prohibent l’exportation des anti-
quités de prix n’étant valables que
pour le royaume, aucune réclama-
tion n’était possible. Qui sait, d’ail-
leurs, si les deux parties de la statue,
embarquées à des époques diffé-
rentes, n’ont pas été considérées
comme des fragments sans grande
valeur? Quoi qu'il en soit, le Louvre,
dont on a incriminé la négligence,
ne porte aucune responsabilité dans
cette affaire *. Le tort fut sans doute
de ne pas confier à un homme du
métier la garde d’un objet d’art
aussi important.

On a découvert il y a quelques
années à Medma, non loin de Locres,
un dépôt considérable de terres
cuites archaïques, provenant, à ce
qu’il semble, des magasins d’un
temple de Déméter. Quelques-unes de ces belles figurines ressemblent étrangement
à la statue de Berlin1 2. Je ne serais pas étonné que la déesse en marbre fût celle de

1. Revue archéol.. 1919, II, p. 226.

2. Notizie decjli scavi. 1 g 13, Supplément, p. 92.
 
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