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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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L ne autre cachette, celle-là très considérable, de statues antiques a été signalée, en 1918,
dans les sablières du château de
Deepdene près de Dorking. On y a
retrouvé notamment, brisée en mor-
ceaux qui se rajustaient, une très
belle statue d’Hercule jeune, copie
romaine d’une œuvre insigne de
Scopas1. Pourquoi cette statue et
d ’autres marbres de prix 2 avaient-ils
été enfouis ainsi dans une partie
presque inaccessible du domaine des
Ilope? On ne peut faire à ce sujet
que des conjonctures assez vaines;
les experts chargés de la vente ont
ignoré ce dépôt, qui n’a été révélé
qu’après l’achèvement du catalogue.
A toute autre époque, la vente
des marbres, bronzes et vases peints
accumulés à Deepdene eût été un
grand événement dans le monde des
arts; mais la date à laquelle on y
procéda (a3 juillet 1917) explique
assez qu’on n’y prêta pas beaucoup
d’attention, du moins en dehors de
l’Angleterre. Raison de plus pour
nous y arrêter un peu maintenant'.
Thomas Ilope, fds du banquier
John Ilope d’Amsterdam, fit tout
jeune, vers 1790, le « grand tour »
de la Méditerranée et commença la
formation d’un très riche musée
d’antiques qu’il installa dans une
maison de Londres, Duchess Street,
Portland Place. Augmentée par le
iils de Thomas, celte collection fut
transférée plus tard au château de
Deepdene. Clarac, en 1833, exa-
mina et fit dessiner un certain nom-
1. lieoue archéol., 1917, II, p. 460,
STATUE GRECQUE A R C ÏI A I S A N T E
VENDUE A DEEPDENE EN I 9 I 7
3. Voir, sur cette vente, Hev. arch., 1917, I, p. 3
emprunts dans ce qui suit.
avec gravure.
2. Exposés ensuite à Londres, en mai
191g, par l’antiquaire Spink(fleu. arcli.,
1919- L P- <98)-
. Il y a un catalogue illustré auquel je fais des
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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L ne autre cachette, celle-là très considérable, de statues antiques a été signalée, en 1918,
dans les sablières du château de
Deepdene près de Dorking. On y a
retrouvé notamment, brisée en mor-
ceaux qui se rajustaient, une très
belle statue d’Hercule jeune, copie
romaine d’une œuvre insigne de
Scopas1. Pourquoi cette statue et
d ’autres marbres de prix 2 avaient-ils
été enfouis ainsi dans une partie
presque inaccessible du domaine des
Ilope? On ne peut faire à ce sujet
que des conjonctures assez vaines;
les experts chargés de la vente ont
ignoré ce dépôt, qui n’a été révélé
qu’après l’achèvement du catalogue.
A toute autre époque, la vente
des marbres, bronzes et vases peints
accumulés à Deepdene eût été un
grand événement dans le monde des
arts; mais la date à laquelle on y
procéda (a3 juillet 1917) explique
assez qu’on n’y prêta pas beaucoup
d’attention, du moins en dehors de
l’Angleterre. Raison de plus pour
nous y arrêter un peu maintenant'.
Thomas Ilope, fds du banquier
John Ilope d’Amsterdam, fit tout
jeune, vers 1790, le « grand tour »
de la Méditerranée et commença la
formation d’un très riche musée
d’antiques qu’il installa dans une
maison de Londres, Duchess Street,
Portland Place. Augmentée par le
iils de Thomas, celte collection fut
transférée plus tard au château de
Deepdene. Clarac, en 1833, exa-
mina et fit dessiner un certain nom-
1. lieoue archéol., 1917, II, p. 460,
STATUE GRECQUE A R C ÏI A I S A N T E
VENDUE A DEEPDENE EN I 9 I 7
3. Voir, sur cette vente, Hev. arch., 1917, I, p. 3
emprunts dans ce qui suit.
avec gravure.
2. Exposés ensuite à Londres, en mai
191g, par l’antiquaire Spink(fleu. arcli.,
1919- L P- <98)-
. Il y a un catalogue illustré auquel je fais des