Grandidier, Philippe André: Essais historiques et topographiques sur l'église cathédrale de Strasbourg (Paris, 1782) [Cicognara, 4023-1]

% Essais sur la Cathédrale

venaient offrir des facrifices (£). Us faifaient
même fouvent couler le farcg humain fur fes
autels (c). Ce bois était l’unique objet de
leur culte : car les Germains , comme l’ob-
ferve Tacite ( d') , croyaient que c’eût été
dégrader la majefté divine en la renfermant
dans des temples & en la représentant fous
une figure humaine. Ils donnaient Amplement
les noms de leurs divinités à des bois qu’ils
leur confacraient (e).

Dès que les Romains furent maîtres d'Ar~
gmtorat, ils coupèrent le bois confacré à
Éfus :'ils y bâtirent un temple, où on lui
érigea des autels fous le nom de Mars , &
où les flatues des diftérens Dieux commen-
cèrent également à recevoir de l’encens. On
voit encore celle de Mars fur la plateforme
de la Cathédrale. M. Schœpflin (/), qui
en a fait graver la figure, la regarde comme
un ancien monument romain. Cette fîatue
eft de pierre, haute de deux pieds deux
pouces. Mars y eft repréfenté en jeune
homme couvert d’un calque avec un pana-
che , armé d’une cuiraffe qui exprime toute
la forme du corps, la partie inférieure étant

(b') Schad, Btfchtcibung des Miinjlers {u Strafsburg, pag*
% fr 4-

(r) Hcrrcnsque ftris alcaribus Efus, dit Lucain, Pharfalid,
lib. i, v. 44f.

( d ) De moribus Germanorum , cap. <>.

<[e) Hiftoire de l’Églife de Strasbourg, tom, i, pag. if6.

€ f) Alfati* iUuftratæ, tem. i , ptg.470, &• tab, RI, ». ï.