Grandidier, Philippe André: Essais historiques et topographiques sur l'église cathédrale de Strasbourg (Paris, 1782) [Cicognara, 4023-1]

538 Essais sur la Cathédrale

& la grille n’y font point établies. Elles ont
toujours vécu d’une maniéré fi édifiante, qu’on
n’a pas cru qu’elles enflent befoin d’une autre
barrière pour empêcher la corruption de fe
glifler parmi elles, que de leur propre vertu.
La régularité de leur conduite , qu’elles
durent principalement au zele du fameux
Geiler (£), & l’intrépide attachement pour
le culte de leurs peres, quelles témoignèrent
pendant les troubles du Luthéranilme, leur
méritèrent le privilège , peut- être unique ,
de fervir la meffe. Elles firent toujours l’ad-
miration de ceux mêmes qui cherchaient à
leur faire quitter la dodrine catholique- Leur
maifon fut l’afyle du petit nombre des prêtres
de Strasbourg qui perfifterent dans l’ancienne
religion ; & tandis que la meffe fut profente
dans les églifes de cette ville , ceux du
Grand-Chœur, qui y reflerent, allaient la
célébrer fecrettement chez ces filles ver-
tueufes.

( i ) Comme le remarque Wimphelingue dans la vie de ce:
faint Prêtre , en y ajoutant : « Sollicitus admoduin fuit &
» anxius , ne fanftimoniales ordinis pænitîntium luæ curæ
„ creditæ , fefe prœmortuo , in mendicantium fratrum manus

-> traderentur.ne provincial prælides abdita quæque loca

n cumvegetis elegantibusque fociis & comitibus panetravens. w