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ressemblance se complétera et se continuera.

— Wulffaert nous a donné quelques tableaux
déjà connus et deux nouveaux où l’on re-
marque de jolis détails. Nous préférons à
tout cela les Porteurs d'eau a Venise, une des
meilleures toiles de l’artiste. — Hermans
possède une touche ferme, presque brutale;
elle dit ce qu’elle veut dire, du premier
coup ; il est maître et vainqueur de sa brosse,
mais on peut dire du talent de cet artiste
qu’il ressemble à un palais bien meublé
dont les volets sont fermés. En effet,
lorsque le soleil éclatera dans son atelier,
quelle fête!—Meunier est aussi de cette
école d’une sombre puissance qui étonne
plus qu’elle ne charme. L’Epoux est large-
ment traité, mais ce cadavre de femme inté-
resse peu malgré la lugubre intention qu’y
renferme l’auteur.—Cluysenaar nous adonné
son Souvenir que nous connaissions et où
une tête très expressive a le tort d’être ac-
compagnée d’une robe qui sent trop l’atelier
de couture. — Gilbert a exposé deux petits
sujets du Directoire, très fins, très menus,
très sobres, peut-être un peu tendus. Dans
tous les cas très agréables d’aspect et sup-
portant victorieusement l’analyse. — Impens,
coloriste de beaucoup d’avenir, est l'auteur
de trois tableaux qui se font remarquer et
par la vérité des expressions et par une to-
nalité puissante qui nous a rappelé l’exubé-
rante palette d’Eugène de Block, mais non
encore la facilité de son dessin. Cet artiste
fera bien d’éviter les noirs, pour lesquels il
a une prédilection marquée. — Ad. Dillens
est revenu aux Zélandais. La kermesse au
zuul Beveland est adroitement peinte mais
c’est tout. Les intentions ne s’y laissent pas
assez deviner.—L. Delbeke, dans ses œuvres
humoristiques, déploie une certaine origina-
lité. Sa couleur est un peu sèche.—E. Geens,
dans ses petits sujets militaires, continue à
réaliser des progrès sensibles tout en con-
servant sa spécialité. Son Artilleur et ses
Chasseurs ont de l’intérêt autant par le jeu
de scène observé que par la manière leste et
vivace avec laquelle ils sont enlevés. — Van
Hammée cherche toujours sa voie. Cette an-
née on le trouve plus fort que d’habitude ;
on a raison mais cela ne suffit pas.—Boudren-
ghien dont Fine lance et Fine bouteille sont
supérieurs à YAbatteur, est aussi en voie de
progrès. L’Abatteur pêche par une accen-
tuation exagérée qu’on ne rencontre pas
dans les autres tableaux.

Signalons Vieille et seule, d’un M. Allan
Schmidt, de l’école d’Anvers, parfaitement
inconnu jusqu’ici. C’est un petit panneau
d’une exécution prodigieusement fine, tout
en restant énergique. C’est travaillé avec
une précision et une entente de maître. La
coloration est forte, haute et serrée, tout se
peut voir à la loupe comme pour un Mieris.

— La Mater dolorosa, de M. Anseele, qui
appartient à l’école de M. Thomas, n’est pas

à sa place. C’est dur et tranchant; de sem-
blables peintures ne sauraient se faire valoir
que dans le milieu pour lequel elles ont
été faites. —M. Boon a exposé un Que pren-
drais-je (d’une canne ou d’un parapluie), as-
sez neuf et joliment peint ; M. Chauvin, une
Jeune fille à sa toilette, touchée d’une main
expérimentée et d’un coloris adroitement
enlevée; M. Cleynhens, une Hôtellerie ù
laquelle il a perdu beaucoup de temps;
M. Coomans, un Guet-apens bien dur;
M. Corkole, quelques sujets de genre où il
s’améliore considérablement; M. Daems, un
Buveur et des Accessoires, travaillés un peu
précieusement mais avec talent ; M. Adrien
de Braekeleer, deux tableaux qui ne provo-
quent qu’un très faible intérêt.

Le doyen de nos artistes, M. Ferdinand
de Braekeleer, qui, du haut de ses quatre-
vingt-deux ans, a vu trois générations de
peintres naître avec lui et sous lui, ne se
tient pas pour battu. Il manie encore la
brosse d’une main vaillante et il nous inté-
resse par des tableaux de sentiment traités
dans ce ton clair et léger qui est propre à
l’auteur.. Il a ici trois morceaux qu’on voit
avec plaisir, car on y retrouve les qualités
qui caractérisent le maître et qu’il a toujours
conservées depuis le jour où il s’est mis à
la tête de notre école belge moderne et
où il façonnait Leys, Wappers et tant d’au-
tres. — M. De Gronckel se montre un
peu affadi, lui qui annonçait un coloriste
d’excellent style. — M. D. De Groux promet
assez pour le signaler ici en passant.—M. De
Heuvel est toujours de la catégorie de. ces
talents estimables qui sont à la veille de per-
cer. — La Leçon de danse vénitienne du XVIe
siècle, de M. Dell’Acqua, est d’une suprême
élégance. Cette peinture a des reflets d’ombre
et d’or qui lui donnent une solidité extraor-
dinaire. La scène est jolie, pleine de bon
goût et comme tout imprégnée de parfums
délicats.—M. De Wilde (À), dans son Gros lot,
a pris sur le vif trois personnages en style
d’opéra comique que la nouvelle du gros lot
gagné met en joie. C’est peint en pleine lu-
mière , finement, et dessiné avec esprit.
Les têtes ont beaucoup de naturel et une
gaieté communicative. —- M. Fr. De Wilde
suit un peu le genre de M. Boks et il réus-
sit. Sa palette est fraîche et claire et sa
touche gagne en force. —Mmo Geefs, dans sa
Confidence, est toujours l’artiste distinguée
que l’on sait et qui se fortifie chaque année
un peu plus. Il nous faut aussi faire l’éloge
d’un portrait de femme que Mme Geefs a
traité dans un excellent style et dans cette
sérénité d’aspect qui forme le cachet de son
talent. — Nous retrouvons ici une œuvre de
M. Meunier que nous ne pouvons laisser
passer sous silence, les Bibelots. L’idée est
originale : cette jeune femme qui s’amuse à
regarder une tête de mort est peinte dans
un style fort et doux nous éloignant con-

sidérablement, sans que nous nous en plai-
gnions, des tons gris où M. Meunier ne se
complaît que trop.—MM. Oyens, frères, sont
de charmants brosseurs, emporte-pièce peut-
être, mais d’un brio communicatif qui leur
fait chaque année des succès très francs. —
M. J. Van de Kerkhove est un talent essen-
tiellement original, ne visant pas à l’effet
et en obtenant par la bizarrerie de ses sujets
et des personnages en forme de frise. Ses
motifs sont puisés dans le xvie siècle où il
trouve matière à produire l’étrangeté de ses
idées. Il y a là beaucoup de facilité et de brio,
mais la tonalité est sombre et demanderait
plus d’éclat pour faire valoir le sentiment et
les intentions de l’auteur. — M. Vander Ou-
deraa fait de la peinture exacte, conscien-
cieuse mais qui n’émeut pas. C’est fâcheux,
le talent ne manque pas à cet artiste, mais il
semble n’exister qu’à la surface.—M.Vander-
Haeghen est un coloriste de valeur. —
M. Tshaggeny, le débutant, a manqué de bon-
heur dans le choix et le rendu de son sujet,
attendons.—M. Van Seben est toujours dans
le chapitre des tableaux neigeux; il y plaît
cette année tout spécialement. Ses sujets
ont plus d’intérêt et sa palette est plus va-
riée. Il y a dans sa Glissoire et dans une Belle
matinée de charmantes parties.—M. Platteel
varie peu dans ses inventions, toutefois il
plaît par le fini extrême des détails et sa co-
loration riche et joyeuse. —■ M. Meerts est
peut-être bien vulgaire, mais il est coloriste
et avec cela amusant.—M. Madiol se crée un
genre à lui ; encore quelques efforts et il at-
teindra le but.-—Les portraits de M. Hïckmann
sont d’une irréprochable ressemblance et
ceux de M. Herbo méritent d’être cités ainsi
que ceux de M. Lambrichs, tout en tenant
compte des systèmes divers employés par
ces artistes. Pour les portraits, le modèle
seul est le maître et le peintre est l’esclave.
Il n’y a guères que les célébrités qui aient le
droit de faire courber la tête au client qui
pose.—Quant aux Chercheuses d'escarbilles de
M. E. Sacré, il faut regretter qu’un talent si
personnel et d’allures si accentuées, recher-
che à plaisir et avec préméditation la vulga-
rité des sujets. Depuis une trentaine d’années
que de perles semblables sont tombées dans
la boue! Quelques-unes en ont été retirées
à temps, mais les autres ! Citons encore
M. Neuhuys, Wagner, Houzé et Schill, et
nous aurons fini de la partie belge, histoire,
genre et portrait. Quand nous disons fini, il
est bien entendu que c’est sous bénéfice d’in-
ventaire. Si nous nous apercevions, dans le
courant de notre dernier article, que nous
nous sommes trompé, égaré ou que nous
ayons à signaler des omissions involontaires,
nous entrerons franchement dans la voie du
repentir et des réparations.

Maintenant, occupons-nous des paysa-
gistes, marinistes, animaliers, fleuristes, etc.
ainsi que de la statuaire et des dessins. Nous

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