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■est née a Amsterdam, et ‘est membre de
l’Académie des Beaux-Arts de Rotterdam,
mais ceila me fait rien à la chose. Il est vrai
encore que Madame Ronner n’a jamais reçu
aucune distinction ni récompense de la Bel-
gique, tandis qu’elle a été médaillée h Porto,
à La Haye, à Amsterdam, ;à Troyes, à Lyon,
àMetz, à Rouen, au Havre, A Dijon, à Nancy,
et à Vienne, mais c’est égal, elle n’en figure
pas moins parmi les peintres belges.

Quant h ses tableaux, Les amateurs de
Fromage, Le Dernier Rayon de Soleil, Les
Chiens Setters, ils sont très poétiquement
pensés, exécutés avec conscience, puissants
d’effet, empreints de connaissances tech-
niques rares pour une femme artiste. Puisque
nous en sommes au chapitre des artistes
belges féminins, il ne faut pas le quitter
avant de dire quelques mots flatteurs à l’a-
dresse de Madame Lagache pour son Souve-
nir qui est un pastel, un simple pastel; mais
l’exécution est aussi soignée que la concep-
tion heureuse : Un bon souvenir. Retournons
aux hommes; le premier qui se présente à
nous est M. A. de Vriendt, avec son Charles
Quint et Marguerite de Ghenst. Grande et
sérieuse peinture qui pourrait être plus fine-
ment dessinée, mais qui a des qualités supé-
rieures de coloris et de détails sculpturaux.
Les Andalouses de M. Adolphe Dillens sont'
peintes dans les tons chauds qui conviennent
au sujet; aussi l’effet n’en laisse-t-il rien à
désirer, il y a aussi beaucoup de sentiment
dans sa Femme espagnole à la Fontaine. Les
Vues hollandaises de M. Gabriel sont très-
étudiées, traduites fidèlement de la vraie
nature, poétiquement pittoresques, brillantes
de couleur. Que j'aime cet Artiste en étude,
intérieur d’une habitation de la Forêt Noire,
de Théodore Gérard! Comme c’est pensé,
écrit sur la toile! que de cachet, de caractère,
de combinaison, de science! Charles Hermans
a ici plusieurs tableaux : j’en veux remarquer
un: La Visite des Parents le Dimanche, cli-
nique des Enfants (Hôpital Saint-Pierre à
Bruxelles). Cette peinture n’est point finie,
elle est restée aux trois quarts de son exécu-
tion. Malgré tout, il y a là dedans quelque
chose de mystérieux, de grand, de senti-
mental et de sublime qui attire les regards
et soulève le cœur du spectateur. L’âme du
peintre est dans ce sujet, et le sujet est rendu
avec beaucoup d’esprit, de sentiment et
de cœur. Ce Crépuscule, de Huberti, est
très-senti, vigoureux, large. Les Aubépines
et Roses, noisettes avec accessoires, de
M. Iluygens, sont fort belles, fort natu-
relles, fraîches et odorantes. On les dirait
tout nouvellement cueillies du parterre.
Une peinture admirable d’effet, fièrement
enlevée, c’est bien Y Embouchure de VEs-
caut près de Flessingue par M. Jacob-Jacobs.
En passant, jetez un regard et un sourire,
s’il vous plaît, à cette Curieuse, de Victor
Lagye. S’il vous plaît encore, ne passez pas

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non plus sans vous arrêter devant ce Bro-
canteur de Willem Linnig, et marchandez-lui
quelque chose. Il est fameux le bonhomme
avec son tableau à la main, posé sur ses
genoux, l’éponge humide à ses pieds. Quand
ce tableau va être lavé et que sa toilette sera
terminée, il vaudra de l’argent, n’est-ce pas,
mon vieux? Quelle harmonie de ton, quels
charmants détails d’intérieur, quel malicieux
sourire sur le visage de ce vieux marchand
qui voit qu’il va faire une bonne affaire avec
cette peinture une fois pomponnée et restau-
rée! Ce tableau que j’aperçois maintenant,de
A. Markelbach, est fort caractérisé, hardi de
touche, fin d’exécution et décèle une profonde
connaissance des types et du cœur humain.
Ce tuteur est un parfait scélérat et cette pu-
pille est une pauvre ingénue, confiante, naïve
et simple qui vit dans l’ignorance du mal,
qui croit en la foi de cet hypocrite. Il y a du
génie des vieux maîtres dans cette peinture:
il y a la malice de notre temps avec l’esprit
qui est de tous les siècles. Ce tableau a une
valeur réelle. Je le côte comme un des meil-
leurs de la galerie. Franz Meerts est l’auteur
de plusieurs toiles, parmi lesquelles j’ai par-
ticulièrement noté la première dont l’exécu-
tion est large, le ton puissant, la conception
spirituelle et franche. Cette Leçon de Caté-
chisme est très-réussie. Le vieux curé est un
excellent portrait : la gamine qui ne sait pas
sa leçon fait une délicieuse moue, et la mère
montre un œil courroucé dans un cœur
compatissant qui vaut son poids d’or. Les
Orphelins de M. Constantin Meunier me
touchent jusqu’au fond du cœur. Le coup de
pinceau est ferme, mais il règne dans cette
composition une tendresse de sentiment
auquel on ne résiste pas si on la contemple
un moment. L'Effet de neige et la Matinée
d'hiver de M. Jules-Léon Montigny, présentent
quelque chose de grandiose et de sévère qui
fait impression. Ses vues sont pittoresques,
poétiques, parfaitement senties et justes
d’effet. La Porte du château, l’Effet de neige et
la Matinée d’hiver.Le Jeu d’échecs de M.Moor-
mans ne manque pas de qualités : l’exécution
en est soignée et le ton habilement rendu.
Des trois tableaux de François Musin que
nous avons ici, celui que je préfère, le meil-
leur de tous, assurément, est le n° 184, qui
nous montre des Pêcheurs de Crevettes. Le
dessin est très-pur et très-fin, la touche
hardie et l’exécution est d’un homme expé-
rimenté qui connaît à fond son métier. La
peinture de M. Auguste Musin est plus solide
que celle du précédent artiste. Du reste,
même faire, mêmes errements, mêmes
moyens techniques. La Vue d’Anvers, sur-
tout, a une très-grande valeur.

L’Arrestation (épisode de la persécution
des protestants au xvie siècle), est une noble
et belle page historique écrite avec le pinceau
de M. Neuliuys. M. Pulin'ckx a envoyé trois
toiles; je cite avec une mention honorable

le Paysage aux environs d’Eeckeren. Exécu-
tion fine et soignée. De là je me rends auprès
du tableau de Louis Robbe : c’est un Intérieur
d’étable de bon aloi. Pinceau délicat et hardi..
Le Sort d’une potiche de M. Alb. Roosenboom,
La Rencontre de M. Aug. Serrure, La Scène
de rue (Tunis) de M. Slingeneyer, Le Bracelet
du M. Eug. Smits, ont des qualités qui atti-
rent avantageusement les regards, et comme
tels je les note en passant.

Mais il faut que je m’arrête ici. C’est
M. Charles Soubre qui en est la cause, et je
suis loin de m’en plaindre. Il a trois tableaux
à nous présenter; de grandes œuvres assu-
rément. Je cite seulement le Départ pour la
chasse au Faucon et Une famille de Nobles
(Gueux) devant le Conseil de sang, qui ont de
la valeursans doute, mais qui sont beaucoup
éclipsés par le n° 238. Voici l’histoire ou
plutôt l’épisode :

« Henri VIII désirait épouser Anne de
Boleyn, sa maîtresse. Le cardinal Wolsey,
qui d’abord avait épuisé tous les raisonne-
ments que lui suggérait la politique pour
l’en détourner, changea de marche aussitôt
qu’il eût reconnu que la résolution du roi
était inébranlable. Il annonça qu’il avait ré-
fléchi, que les arguments de Henri l’avaient
convaincu et montra plus d’activité pour
servir sa passion qu’il n’en avait mis pour
la combattre. Il insista donc près de Cathe-
rine d’Aragon, femme de Henri VIII, pour
obtenir qu’elle consentît au divorce; mais
Catherine refusa constamment, disant qu’elle
était femme légitime du roi et que tant
qu’elle vivrait elle ne pourrait renoncer
à ses droits ni à ceux de sa fille.» C’est une
des entrevues du cardinal et de la Reine
que le peintre a reproduites. C’est un tableau
de mérite, un peu maniéré peut-être, un peu
raide, mais fort exact de dessin, et de cou-
leur. La figure de la reine, respirant en
même temps la douleur, la résignation et la
colère contenue,est noble et magistrale. Les
détails architecturaux de la chambre royale
sont très habilement rendus. M. François
Stroobant est excellent peintre d’architec-
ture ; son Château d'Heidelberg est chaude-
ment peint, parfait de ton et grandement
exécuté. En passant, je cite, de G. Van Camp,
un charmant tableau, intitulé Les Bohémiens;
puis, de Van den Broeck, un excellent Ate-
lier de Durand Brager ; puis, de Van Luppen,
une fort jolie vue prise à Anseremme, près
de Dinant, et portant le titre de Après la
pluie. Je suis attiré par de ravissantes fleurs
de M. Ed. Van den Bosch, soigneusement
peintes, fraîches, tendres et embaumées :
ces Lilas blancs, ces Fleurs et Fruits sont à
cueillir avec la main et à mettre dans un vase
rempli d’eau. J’aurai fini tout à l’heure. Mais
je ne puis passer sous silence les tableaux
de Jean Verhas : Les Fleurs, et L’Enfant à la
poupée. Cet artiste excelle dans le traitement
des sujets d’enfants; il en a fait une spécia-
 
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