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N° 23. (supplément.)

Seizième Année.

JOURNAL DES BEAUX-ARTS

ET DE EA LITTERATURE

paraissant deux fois par mois, sous la direction de M. Ad. SIRET, membre de l’Académie royale de Belgique, membre correspondant
de la Commission royale des monuments, membre de l’Institut des provinces de France, de la Société française d’Archéologie, etc.

OIS" S^BOINlSnE : à Anvers, chez TESSARO, éditeur; à Bruxelles, chez DECQ et
DUHENT et chez MUQUARDT; à Gand, chez HOSTE et chez ROGGHÉ ; à Liège, chez DE SOER
et chez DECQ : à Louvain, chez Ch. PEETERS ; dans les autres villes, chez tous les libraires. Pour
l’Allemagne, la Russie et l'Amérique : C. MUQUARDT. La France : Y* RENOUARD, Paris. Pour
la Hollande : MARTINUS NYHOFF, à la Haye. — PRIX O’^A.BOIS'NEIIYLDEIS'T :
pour toute la Belgique (port compris). Par an, 9 fr. — Etranger (port compris) : Allemagne, Angle-

TAPISSERIES FLAMANDES

DE

l’hôtel van susteren et du bois

A ANVERS.

La ville d’Anvers, si féconde en richesses artistiques
publiques et particulières, vient encore de voir sortir d’un
de ses palais privés des anciens temps, un ameublement
splendide consistant en cinq tapisseries du commencement
du xviie siècle, représentant l’histoire d’Achille dans ses
principaux épisodes.

Un intérêt énorme s'attache pour les amateurs d’art à
cette exhumation. En effet, une vogue légitime et extraor-
dinaire est donnée en ce moment aux anciennes tapisseries
flamandes. L’Exposition historique de Milan, encore ouverte,
croyons-nous, possède quelques spécimens provenant de
ces fabriques flamandes si célèbres qui ont couvert l’Europe
de leurs magnifiques produits, et, d’après ce que nous
affirme notre collaborateur, M. Schoy, qui a visité cette
exposition, des tapisseries identiques à celles d’Anvers y
figurent et y provoquent une admiration continue.

Les tapisseries dont nous avons à parler aujourd’hui
proviennent de l’ancien hôtel Van Susteren et Du Bois.
Les recherches que nous avons faites à leur sujet ont amené
les résultats intéressants que voici :

Et d’abord, ces tapisseries flamandes sont antérieures aux
produits semblables dits des Gobelins dont, par parenthèse,
les premiers succès sont dus à des ouvriers flamands. Ainsi
que le constatent les deux B et le blason rouge tracés dans
la lisière, elles ont été fabriquées à Bruxelles. Les armoiries
placées au milieu de la bordure du bas, aux cinq tentures,
appartiennent à la famille milanaise de Carenna qui vint

terre, France, Hollande, Italie et Suisse, 12 fr. Pour les autres pays, même prix, le port en sus. —
IN” LTdVITILRO : 60 c.— jRECX-jAINTEîS : 50 c. la ligne. — Pour les
grandes annonces on traite à forfait. — .AJSnNTOjSTCES : 40 c. la ligne. — Pour tout ce qui
regarde l’Administration ou les annonces s’adresser à l’Administration, rue du Progrès, 28, à
St-Nicolas (Flandre orientale) ou à Louvain, rue Marie-Thérèse, 22. — Il pourra être rendu compte
des ouvrages dont un exemplaire sera adressé à la rédaction.

sans doute s’établir à Anvers dans le xvie siècle. A leglise
de Saint-Jacques, on retrouve le monument armorié de
Carenna et l’inscription suivante : D. O. M. monumentum
D. Jacobi Antoni Carenna, mediolanensis et suorum. re-
quiescant in pace. Ce monument se trouve dans la chapelle
de Saint-Charles Borromée, dite de la famille Carenna,
fondée par Jacques Antoine Carenna, ancien aumônier de
la ville d’Anvers. Cette chapelle était achevée en 1656.
En 1655 on posa sur l’autel un tableau de Jordaens repré-
sentant saint Charles Borromée, cardinal-archevêque de
Milan, priant pour les pestiférés. Au-dessus de l’autel se
voit le blason funéraire d’Isabelle Roelants, femme de Jean
François Antoine Carenna, laquelle mourut le 14 octobre
1678.

Il est permis de supposer que la femme de J. F. A. Ca-
renna était fille ou parente du riche et renommé fabricant
de tapisseries de haute lisse, A. Roelants, dont les ateliers
se trouvaient à Bruxelles.

Au moyen de ces données on peut placer l’année de la
fabrication des tentures de l’ancien hôtel Dubois entre les
années 1630 et 1670. Le caractère flamand greffé sur les
traditions de la renaissance italienne, forme le type domi-
nant de cette œuvre d’art. On y retrouve d’une manière
frappante la grande et fière tournure de Rubens mêlée à la
pureté de lignes raphaëlesques. Le dessin est généralement
large et accentué, particulièrement dans le modelé des chairs ;
les expressions sont mouvementées et dramatiquement ren-
dues, les plis des étoffes rappellent les procédés et les formules
des maîtres italiens. Quant au coloris, les outrages du temps
l’ont assez respecté pour qu’il soit encore d’une harmonie
parfaite et d’une force qu’on ne retrouve généralement pas
dans des produits de ce genre et de cet âge.

Avant d’examiner les cinq sujets en détail , faisons
remarquer le goût avec lequel cet objet d’art a été con-
fectionné. La bordure qui entoure les sujets est large, très
chargée dans son ornementation et d’un coloris travaillé
dans une gamme de tons forts et sombres, tandis que la
tonalité des grands sujets est vive et claire. Cette opposi-
tion donne aux tentures une grande richesse d’aspect. Le
 
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