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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0455

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DE LA BASSE EGYPTE. ^ y +

stades [dix-neuf mille toises] de longueur et cinquante stades [quatre mille sept
cent cinquante toises] dans sa plus grande largeur (i).

Les descriptions que nous ont laissées de ce lac Diodore de Sicile et Strabon, sont
encore conformes à son état actuel. Diodore nous dit que « des corps d'armée
w y ont péri, faute de connoître ces marais profonds que les vents recouvrent
M de sables qui en cachent les abîmes. Le sable vaseux, ajoute-t-il, ne cède d'abord
w que peu à peu sous les pieds, comme pour séduire les voyageurs, qui continuent
n d'avancer jusqu'à ce que, s'apercevant de leur erreur, les secours qu'ils tâchent
» de se donner ies uns aux autres, ne peuvent plus les sauver. Tous les efforts qu'ils
» font ne servent qu'à attirer le sable des parties voisines, qui achève d'engloutir
» ces malheureux voyageurs. C'est pour cela qu'on a donné à cette plaine fangeuse
n le nom de barathrum, qui veut dire abîme. »

Strabon dit que « toute la région de Gaza jusqu'au lac Sirhonis, et même du
a mont Casius qui le termine à l'ouest, jusqu'à Péluse, est d'une nature entièrement
a sablonneuse, stérile et dépourvue d'eau douce. Le sol, qui en est naturellement bas
» et profond, est marécageux comme celui de la Phénicie. Vers le milieu étoit une
w bouche qui s'est comblée; du mont Casius part le chemin qui conduit à Péluse.
55 On trouve dans ces parages le retranchement de Chabria, et ces abîmes qui, situés
50 aux environs de Péluse, sont formés par les débordemens du Nil dans des lieux
h naturellement bas et marécageux. »

Le même géographe, livre i.er, dit en parlant de ces parages : « L'Egypte
» a dû être anciennement couverte par la mer jusqu'aux marais voisins de Péluse,
35 du mont Casius et du mont Sirbonide; car, encore aujourd hui, quand on creuse
» en Egypte les mines de sel, on rencontre des bancs de sable et de coquillages
11 fossiles, comme si jadis la mer eût occupé ce pays, et que tous les environs du
? Casius et du lieu nomme les Gerrhes eussent été des bas-fonds qui touchoient au
i:> golfe de la mer Erythrée. En se retirant, la mer aura découvert ce terrain ; mais ies
a eaux seront restées dans le lac Sirbonide, qui, ensuite, par l'effet d'un autre écoule-
>5 ment, sera devenu un marais. Durant mon séjour à Alexandrie, ajoute le même
^ auteur, la mer s'éleva si haut entre Péluse et le mont Casius, qu'elle inonda toute
*> la plaine qui environne cette montagne, dont elle fit une île, et que le chemin
» qui conduit en Phénicie pouvoit se faire en bateau. Il ne faudroit donc pas
* s'étonner si jamais, l'isthme qui sépare la mer Égyptienne de la mer Erythrée, se
? rompant ou s'affaissant, ces deux mers venoient à se joindre par un détroit sem-
31 blable à celui des Colonnes. »

Le lac Sirbonisporte aujourd'hui le nom de Sebâkhah Bardoual, du nom de Bau-
douin, roi de Jérusalem, qui, en i 177, après l'expédition par laquelle il se rendit
Maître de Farâmah, mourut à el-A'rych, en retournant en Syrie. Il occupe princi-
palement tout l'espace compris entre le cap Straky et le cap Kas, qui est de sept
a huit heures de marche, en suivant les bords sablonneux de la mer; sa largeur
est limitée au sud par la route de Qatyeh à el-A'rych, qui est de dix à onze mille

(•) Hérodote, Hist. liv. il, S. 6; Diodore, Bibliotft, et xvil, et la traduction Française de cet auteur,Paris,
"'«. liv. i.", sect. I, §. 17; Strabon, Géogr. liv. I, XVI 1805 et années suiv.

JE. M. TOME II. °»«
 
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