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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0456

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474 MÉMOIRE SUR LES LACS ET LES DÉSERTS

mètres [cinq mille cent trente à cinq mille six cent quarante-trois toises]. Tout cet
espace, qui est le bassin de l'ancien lac, est encore aujourd'hui recouvert en grande
partie de sables mouvans, qui y laissent les mêmes abîmes dont parlent Diodore
et Strabon. On doit à un journal de la marche de M. le général de division Menou,
au retour de l'armée de Syrie en Egypte, des détails intéressans sur cette partie de
la côte que ce général suivit d'el-A'rych à Qatyeh (i). En voici la transcription.

ITINÉRAIRE D'EL-A'RYCH A QATYEH

PAR LES BORDS DE LA MÉDITERRANÉE,

Tenu par une Division de ïArmée Française, à son retour de Syrie en Egypte.

« Nous sommes partis d'el-A'rych à cinq heures de l'après-midi ; et après une demi-heure de marche au
>t N. O., nous avons gagné les bords de la mer, que nous avons suivis dans une direction O. r S. O. pen-
>» dant une heure et demie , avant d'arriver au puits de Meçoudiac, où nous avons fait de l'eau. Nous étant
» remis en marche à huit heures du soir jusqu'à onze, en suivant la même direction , nous avons fait quatre
» lieues Jusqu'à celte première halte.

» Le lendemain, nous avons repris notre marche à cinq heures du matin : à sept heures, nous fîmes une
» fouille dans le terrain, qui offre une grande végétation; l'eau trouvée étoit extrêmement saumâtre. Le
» bord de la mer remonte en cet endroit vers le nord; nous marchions O. ^ N., et nous continuâmes de
» marcher O. N. O. jusqu'à un cap très-bas, nommé Straky sur la carte de d'Anviile, que nous doublâmes
» à dix heures et demie du matin.

j> Depuis notre départ jusqu'à la hauteur de ce cap, nous avons fait neuf lieues ; ce qui se trouve assez
» d'accord avec la carte. La côte, extrêmement basse, n'a pas plus de cinq à six pieds au-dessus du niveau
« des eaux de la mer; fa plage, comme le désert que nous avions à notre gauche, offre une plaine basse. A
» l'approche du cap Straky, nous trouvâmes plusieurs petits lacs : le fond de quelques-uns est couvert
» d'un beau sel blanc, recouvert de six pouces d'eau. Nous en trouvâmes aussi sans eau, et d'autres qui
» avoient beaucoup de profondeur, mais tous ayant peu d'étendue. Le reste de la journée nous marchâmes,
« ayant à notre gauche une suite de lacs semblables, et le désert s'étendant à perte de vue sur une plaine
« immense et très-basse, absolument dépouillée de verdure.

« Après avoir doublé le cap Straky , le bord de la mer reprend une direction O. et O. S. O., en formant
« une courbure semblable à celle que nous venions de faire en côtoyant la mer depuis el-A'rych. Cette
n seconde courbure se termine au cap Kas, ainsi nommé sur la carte de d'Anviile. Ce cap est formé
« par des dunes très-élevées, reliées à des terres hautes qui prennent de l'intérieur du désert, et qui ter-
« minent le lit d'un ancien lac dans lequel il n'y a plus d'eau : ces hauteurs sont couvertes de broussailles
» et paraissent susceptibles de culture ; plusieurs sentiers qui les traversent, ainsi que les fientes de
» chameaux, de chevaux et de brebis, dont elles sont couvertes, indiquent assez qu'elles sont fréquentées
» par les Arabes. Nous découvrîmes dans un fond sablonneux, au pied et sur le revers des dunes, une
33 citerne revêtue en rondines de sapin, qui étoit entièrement comblée; aux environs on trouve une infi-
33 nité de débris de poterie de terre , ainsi que quelques vestiges de maçonnerie sur le bord de la mer.

3> Nous avions fait alors seize lieues, et nous essayâmes de traverser le désert dans une direction S. O.
33 pour arriver à Qatyeh; mais d'autres lits d'anciens lacs extrêmement étendus nous présentèrent tant de
33 difficultés pour les chevaux et les chameaux,qui enfonçoient jusqu'au ventre, que nous fûmes contraints
33 de regagner les bords de !a mer, séparés de ces marais par une espèce de digue en sable de cent à
33 cent cinquante toises de largeur, et de six pieds de hauteur environ au-dessus de la mer. Nous mar-

(i) Le journal de cette marche est dû à M. Lazousky, relation intéressante, je satisfais aux vues de ce général»

alors chef de brigade dans l'arme du génie, qui fit partie que j'accompagnai souvent dans d'autres reconnoissances

delà division du général Menou dans sa marche d'el- et expéditions militaires, et qui me la remit au Kaiie

A'rych à Qatyeh par la côte, du I." au 3 messidor an 7 pour lui donner la publicité qu'elle trouve dans ce Mé-

[19-31 juin 1709 ]. En consignant ici la copie de cette moire.
 
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