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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0458

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476

MEMOIRE SUR LES LACS ET LES DESERTS

9.0 SEBÂKHAH NATROUN. Lacs de Natroun.

Une vallée adjacente à la basse Egypte renferme, dans sa partie centrale et la
plus basse, quelques lagunes qui prennent leur dénomination de lacs de Natroun,
d'une substance salino-pierreuse qu'elles produisent. Sa direction nord-nord-ouest
court parallèlement à la branche occidentale du Nil, dont elle est distante de dix
à douze heures de marche à l'ouest. Cette vallée prend naissance entre les pyra-
mides de Saqqârah et de Gyzeh, et vient se terminer sur les confins de la province
de Bahyreh au sud de Marea, capitale de l'ancienne Maréotite.

Les lacs de Natroun sont situés entre les parallèles des villages de Myt-Salameh
et de Terrâneh sur le Nil, à une distance de douze heures de marche, à l'ouest de
Terrâneh; ce qui, à quatre mille mètres de marche à l'heure, donne quarante-huit
mille mètres de distance de ce village.

On doit penser que le fond de ces lacs est inférieur au lit du Nil et même au
niveau de la Méditerranée : on est encore fondé à croire que les eaux du fleuve
y sont conduites par infiltration , en chariant avec elles les substances salino-pier-
reuses qu'elles dissolvent dans le sol qu'elles parcourent, et qui servent à former
et à entretenir dans ces fosses naturelles le natroun que les arts ont su, dans tous
les temps, approprier à nos besoins industriels. Hérodote dit à ce sujet : « Le
» Nil, dans ses grandes crues, inonde non-seulement le Delta, mais encore des
» endroits qu'on dit appartenir à la Libye, ainsi que quelques cantons de l'Arabie,
» et se répand, de l'un et de l'autre côté, l'espace de deux journées de chemin, plus
ou moins. » Pline vient à l'appui de cette assertion, quand il dit que les eaux
du Nil agissent dans les salines de Nitrie.

C'est avec peu de fondement, suivant moi , qu'un de nos plus modernes
voyageurs, M. Sonnini, rejette et combat l'opinion du naturaliste Latin, que M. le
général Andréossy adopte et développe dans son Mémoire sur la vallée des lacs
de Natroun (1). Mon dessein n'étant pas d'entrer dans de plus grands détails sur
cette vallée et sur les couvens de ces déserts, je renvoie à la notice que j'en ai
fournie au Courrier de l'Egypte, et sur-tout aux Mémoires déjà cités de M. Sonnini
et de M. le général Andréossy. Je consignerai ici (2) une anecdote propre à faire

(1) Mémoire sur la vallée des lacs de Natroun , Décade
Egyptienne, tom. Il, pag.pj-122 ; Mémoires sur l'Egypte,
10m. I, pag. 22j ; et Description de l'Egypte , È. M.
tom. I.", pag. 27p-2$8.

(2) Voyage aux lacs de Natroun. Dans le voyage que je fis
aux lacs de Natroun, j'accompagnai, sur son invitation,
M. le général de division Menou, qui, à la tête de cinq
cents hommes d'infanterie, fut chargé, à l'époque du
débarquement de l'armée Anglo-Turque à Abouqyr ,
le 26 messidor an 7 [ 1/1 juillet 1799], de battre le
désert, afin de couper la retraite à Mourâd. Ce bey,
de concert avec l'ennemi, qui menaçoit alors les côtes
d'Abouqyr, parcouroit, avec quelques partis de Mam-
louks et d'Arabes, la Bahyreh, qu'il cherchoit à soule-
ver, mais dont il avoit su se retirer à temps. Nous éprou-

vâmes, dans cette expédition militaire, et à cette époque
des plus fortes chaleurs de l'été, de très-grandes fatigues,
et des pertes en hommes et en chevaux, comme on va
le voir dans les détails suivans.

Partis, le 15 juillet 1799, d'Embabeh, village situé sur
la rive gauche du.Nil, célèbre par la bataille des Pyra-
mides , nous étions, le 16 suivant, dans le désert, à la hau-
teuretàtroisheures démarche à 1 ouest d'Ouârdân, mar-
chant sur les couvens Grecs et Syriens des lacs de Natroun,
quand le manque d'eau ( nous avions déjà perdu par le*
fatigues et la soif deux hommes, dont un Grec qui s'étoit
tué de désespoir avec son fusil ) força le général Menou
à regagner le fleuve, ou nous arrivâmes à deux heures,
prés et au nord de Myt-Salameh. Repartis sur les quatre
heures, nous regagnâmes le désert, où nous bivaquâmes;
 
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