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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0463

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DE LA BASSE EGYPTE. 4 8 I

eaux de son fleuve inonde avec surabondance et fait périr de plénitude. L'en-
tretien annuel des digues et des canaux est donc la base fondamentale de l'exis-
tence physique de cette contrée. Si l'histoire Egyptienne ne nous parloit pas avec
admiration, je ne dirai pas de ces travaux gigantesques qui semblent accuser
encore de nos jours l'orgueil de quelques-uns de ses princes, mais de ces im-
menses et utiles travaux qui ne tendoient qu'à l'agrandissement, à l'assainissement
comme à la prospérité de cette terre antique et sacrée, on en retrouverait encore
quelques souvenirs écrits à la surface de son sol. Quelque foibles que soient
ces souvenirs, ils attestent que l'Egypte peut redevenir ce qu'elle fut sous les
règnes de ces princes bienfaisans. En effet, quand on parcourt la basse Egypte,
dont le sol est incontestablement un don du fleuve, suivant l'expression propre
d Hérodote, on cherche en vain le cours de ces deux branches principales du fleuve
qui formoient les côtés de son ancien Delta. Au lieu de ces anciennes plaines culti-
ves et fertiles, on ne trouve plus çà et là que des canaux comblés ou entrecoupés,
et dont les nombreuses ramifications qui se croisent en tout sens, n'offrent plus que
les traces à peine reconnoissables d'un système d'irrigation ; au lieu de ces bourgades
et de ces villes populeuses qui y existoient, on n'aperçoit plus que des hauteurs de
décombres nues et arides, restes d'anciennes habitations réduites en cendres; on n'v
trouve plus enfin que des lagunes fangeuses et infectes, ou que des sables stériles qui
s étendent et envahissent sans cesse une terre que l'industrie des hommes avoit con-
quise sur des déserts et sur la mer. Que l'on jette les yeux sur la nouvelle carte de
l'Egypte, et l'on n'aura qu'une foible idée de la situation affligeante de cette malheu-
reuse contrée. C'est pour en juger avec plus de précision que nous terminons ce
tableau par le parallèle des surfaces de l'ancien et du nouveau Delta.

Hérodote nous a donné la base maritime de l'ancien Delta, qu'il établit du lac
Sirbonide près le Cash/s mons, jusqu'à Taposiris, à l'ouest, sur le golfe Plinthinites ;
A porte cette base à trois mille six cents stades, équivalens à trois cent cinquante-
trois mille six cent vingt-huit mètres, au petit stade Egyptien de quatre-vingt-dix-huit
rnètres vingt-trois centimètres (i). Mais, réduisant cette base à celle qui est com-
prise entre les ruines de Péluse et la Tour des Arabes, on trouve encore cette
distance, mesurée suivant la courbure de la côte, sur la carte annexée au Mémoire
sur le canal des Deux-Mers, de trois cent cinquante mille mètres environ.

Quant aux deux autres côtés du Delta, nous prendrons la distance directe du
Meqyâs ou Nilomètre situé à la pointe sud de l'île de Roudah, dont le site répond à
la Fostât des Arabes ou à la Babyione d'Egypte, jusqu'aux ruines de Péluse à l'est, ei
à la Tour des Arabes à l'ouest, pour le grand Delta. Nous reporterons ces côtés, pour
le petit Delta, aux lieux villes maritimes des deux grandes branches du Nil, celles
de Damiette et de Rosette; et, considérant ces deux surfaces triangulaires comme
appartenant au secteur dun même cercle dont les deux côtés, dans l'une et l'autre,

(0 Le stade désigné par Hérodote est de soixante Egyptien à quatre-vingt-dix-huit mètres vingt-trois cen-

au schœne, mesure usitée chez les Egyptiens, ainsi timètres [cinquante toises deux pieds quatre pouces neuf

1lle le dit cet historien, et qui équivaut à deux parasanges. lignes]. Voir la traduction d'Hérodote par M. Larcher,

(->r le schœne, qui égale quatre milles Romains, est de liv.n, j. 6 et p.
tr°is mille vingt-quatre toises ; ce qui porte le stade

£.i/. TOME II. 1' P [.
 
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