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Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

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https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0466

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484 NOTICE SUR LA PARTIE DE L'EGYPTE

sculpture ne le cède en rien à celle des bas-reliefs des plus beaux temples de la
haute Egypte. Tout annonce que ce morceau précieux provient d'une frise ou
d'un grand bas-relief d'un temple des environs. A la dépouille de vautour dont
la figure est coiffée, on reconnoît la déesse Isis : il y a dans ses traits une expres-
sion pleine de douceur et d'agrément.

A quatre cents mètres de Kafr Mehallet Dâoud, sur le bord du canal de
Damanhour , et à quatre cents mètres de Rahmânyeh, on voit une ancienne
maçonnerie en briques de forte dimension, posées avec une grande quantité de
mortier à chaux. On nous apprit qu'il y avoit eu là jadis une ville chrétienne,
et que ces constructions étoient des bains. En effet, nous y remarquâmes des
bassins , soit longs et étroits et voûtés cylindriquement, soit circulaires ou demi-
circulaires. Les uns et les autres étoient d'abord enduits d'un excellent ciment
rouge, recouvert d'un autre ciment blanc, très-dur et très-fin : les gens du pays
rapportent qu'il a été fabriqué avec de l'huile. Après deux rangs de briques, il y
avoit encore pareil ciment et pareil enduit.

Après Aflâqah et Qâbyl, en allant vers l'ouest, on trouve beaucoup de ruines
qui ont appartenu à des villes ou bourgades jadis florissantes. Les deux rives du
canal sont bordées de monticules couverts de briques cuites, restes d'anciennes
habitations et d'un état de choses qui n'est plus depuis long-temps. Avec les
avantages du canal, le pays a perdu presque toute son importance et sa popu-
lation. La culture elle-même a cessé, et le village de Besentouây est le dernier, de
ce côté, qui soit un peu considérable.

Selon le rapport que nous a fait le cheykh Arabe appelé Mosbak, il y a un lac
de natroun à trois lieues seulement de Damanhour : ce natroun est d'une qualité
médiocre. La position correspond à peu près au village de Mehallet-Kheyl, non
loin de la limite la plus orientale du lac Mareotis. En se dirigeant vers le nord-
ouest auprès du village de Senhour, on trouve, sur une terre grasse extrêmement
noire, de l'eau salée et du sel marin cristallisé, sans doute mêlé d'un peu de
natroun (1).

Lorsque d'Abou el-Khasr, village situé sur le bord du canal d'Alexandrie et
aujourd'hui abandonné , on se rend à celui de Birket, on traverse d'abord ce canal.
Environ vingt-cinq mètres plus loin, on en traverse un autre fort régulier qui a
seize à dix-sept mètres de large : il se rejoint, près de Qeraouy, avec la branche
actuelle ; et, de l'autre côté, il se dirige vers Besentouây. Les gens du pays disent
que c'est un ancien canal, et qu'il prend ses eaux à A'ifeh, près deFoueh. Nous
l'avons retrouvé et traversé en nous rendant directement de Birket à Rahmânyeh,
un quart de lieue avant Besentouây; mais il est, dans cet endroit, beaucoup plus
petit qu'à Birket. Cette circonstance vient à l'appui de l'opinion que nous avons
conçue à l'égard du canal actuel d'Alexandrie, que nous regardons comme étant
formé par la réunion de plusieurs canaux autrefois différens (2).

(1) Ces observations ont été écrites en 1800: l'état qui date de 1801. Aujourd'hui le village forme une île

des lieux est bien changé , depuis que la digue du du lac.

canal a été rompue par l'armée Anglaise, et que la mer (2) A Besentouây, nous avons vu des gazelles bondir

est entrée dans l'ancien lit du lac Mareotis ; événement librement dans la plaine.
 
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