Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Jomard, Edme François [Hrsg.]
Description de l'Égypte: ou recueil des observations et des recherches qui ont été faites en Égypte pendant l'expédition de l'armée française, publié par les ordres de Sa Majesté l'Empereur Napoléon le Grand (Band 4,1,2,1: Texte 2,1): Etat moderne — Paris, 1813

DOI Seite / Zitierlink:
https://doi.org/10.11588/diglit.4819#0506

DWork-Logo
Überblick
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
) 2 4 MÉMOIRE SUR LAGRICULTURE,

regarder toutes les terres de l'Egypte qui sont propres à la culture du riz, comme
étant à peu près également fertiles.

Cependant il n'y a point de culture dont les produits soient aussi variables : on
m'a assuré que, dans les environs de Damiette, son produit n'étoit quelquefois
que de 5 pour 1 , tandis qu'il s'élevoit quelquefois jusqu'à 32.

La paille de riz, plus épaisse et beaucoup plus dure que la paille de blé, n'est
point hachée comme celle-ci, mais seulement rompue sous le noreg; elle ne sert
que de combustible. Avant d'être mis dans le commerce et livré à la consom-
mation , le riz en orge, tel que l'achètent du cultivateur les marchands de Da-
miette et de Rosette , a besoin d'être blanchi , c'est-à-dire , dépouillé de son
écorce ou pellicule. Voici quelques détails sur cette opération.

Le grain est d'abord exposé au soleil pendant dix ou quinze jours ; on le fait
ensuite passer sous des pilons cylindriques de fer creux, d'environ trois décimètres
de hauteur, et d'un décimètre de diamètre. Chacun d'eux est fixé carrément
comme un marteau à un manche qui est mobile dans un plan vertical, sur un
essieu de fer placé à un mètre de distance du pilon, et qui est retenu solide-
ment sur des appuis de maçonnerie. Le mouvement de bascule des pilons est
produit, comme celui des marteaux de forge, par la pression qu'exercent sur
l'extrémité de leur manche, de l'autre côté de l'essieu, quatre mentonnets ou
cames qui traversent à angles droits un arbre horizontal servant d'axe à une roue
dentée qui s'engrène perpendiculairement dans une autre plus grande. L'axe ver-
tical de celle-ci porte un levier où l'on attache un ou plusieurs bœufs, suivant
que la machine doit mettre en mouvement deux ou quatre pilons (1).

Au-dessous de ces pilons sont des trous cylindriques pratiqués dans le sol
en forme de mortiers : chacun de ces mortiers contient un dixième de dareb de
riz. Ils sont éloignés de près d'un mètre les uns des autres; de sorte que le mur
intermédiaire sur lequel repose l'axe de rotation des pilons, sert de dossier à un
ouvrier assis, dont l'occupation continuelle est de reporter avec les mains, sous
les pilons, le riz qui tend à s'en échapper à chaque percussion.

Le grain y est d'abord exposé pendant deux heures; ce temps suffit pour dé-
tacher une partie des pellicules du grain: mais, comme, en continuant l'opération
sur le même tas, la percussion auroit lieu en pure perte sur une portion de pelli-
cules déjà détachées, on retire le riz pour le nettoyer une première fois; on le
remet ensuite sous les pilons, dont il reçoit encore la percussion pendant deux
heures ; on le nettoie de nouveau , pour réitérer une troisième fois le même
travail ; enfin on achève de le blanchir en le remettant une quatrième fois sous les
pilons avec une certaine quantité de sel, après quoi il entre dans le commerce
en l'état où nous le voyons.

Il faut trente heures au moins poui blanchir complètement un dareb de riz
en orge. Cette mesure produit, lorsque le riz est de bonne qualité, un ardeb -f*"
de riz blanchi, et un ardeb -7- si le grain est d'une qualité inférieure. Ainsi l'on

(1) Voyez 'es Arts et Métiers , planche IX , et la description des figures 4, 5, 6 et 7 de cette planche, qui a
été donnée par M. Jollois.
 
Annotationen