LeCamus de Mézières, Nicolas: Le génie de l'architecture ou l'analogie de cet art avec nos sensations (Paris, 1780) [Cicognara, 460]

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LE GÉNIE
tant occupé à bâtir qu’on le fait aujourd’hui.
On voit s’élever de toutes parts des édisices
plus somptueux les uns que les autres. Si
Rome en a fourni de plus vastes ^ elle n’en a
pas produit de plus élégans ; les dedans sur-
tout sont de la plus grande recherche pour
la décoration, pour les distributions ^ pour
la commodité ; l’on a sçu y prévoir tous les
besoins ; mais il manque souvent une gradation
de richelse d’une piece à l’autre qui seroit né-
cessaire à l’entiere perseélion} pour que samé
fût parfaitement satisfaite. Un seul salloir 5
comme il y en a quelques-uns de décorés,
auroit suffi autrefois pour immortaliser un
Artiste. Cela ne Euffit pas } aujourd’hui on
demande des ensembîes complets où tout soit
d’accord. Alertons donc nos talens en œuvre ,
appelions à notre secours la méditation & le
génie; occupons-nous des impressions que
chaque objet doit faire naître. Etudions &
cherchons à saisir cette nuance précieuse qui
ne peut que ssatter & surprendre nos sens.