LeCamus de Mézières, Nicolas: Le génie de l'architecture ou l'analogie de cet art avec nos sensations (Paris, 1780) [Cicognara, 460]

DE L’ARCHITECTURE. 26$
Seigneur n’auroit-il pas plus de mérite à ga-
gner lui-même la gageure , que de laisser
remporter cette palme par un Jacquet sou-
vent trompeur ? Ne pourroit-on pas d’ailleurs
former des défis pour un certain nombre de
tours & de détours, en passant alternative-
ment par différentes arcades ou entrecolonne-
mens ? Ce seroit une véritable adresse ; ce se-
roit une preuve certaine que l’on sauroit ma-
nier un cheval, le dompter & en être le
maître. Quelle satisfaêtion que de voir deux
jeunes Seigneurs partir ensemble par les côtés
opposés, & chercher à surmonter dans l’es-
pace de tems le plus prompt les difficultés
qu’ils auroient pu se proposer, êc auxquelles
auroient présidé le goût & le jugement ! Quel
plaisir de les appercevoir dans un autre mo-
ment le pistolet à la main tirer une tête de
Méduse ^ & la percer plusieurs fois dans la
suite d’une même course ? Les mouvemens
variés forment des obstacles ^ aussi les ver-
roit-on avec admiratipn si } à la suite de ca-
racoles répétées , ils frappoient un chapeau
qu’on leur jetteroit en l’air 3 & dans le même
mouvement ; s’ils le ramassoient lorsqu’il se-